Dans l’attente des chiffres définitifs des résultats l’élection présidentielle qui vient de se dérouler en Égypte, on peut toutefois signaler trois phénomènes saillants. 1. les taux de participation entre l’élection présidentielle de 2012 et celle de 2014, seraient voisins : ils tourneraient l’un et l’autre autour de 46 % (46,42 % lors de l’élection de Morsi en 2012) : ce qui est “mieux” que le taux de participation en France aux récentes européennes (43,5 %)… 2. Al-Sisi l’a largement emporté dès le premier tour (il avait fallu deux tours en 2012 pour décider de la victoire de Morsi). 3. Au deuxième tour de 2012, Morsi avait rassemblé sur son nom 13 230 131 suffrages, soit 51,73 % des suffrages exprimés ; au premier tour de 2014, al-Sisi en aurait rassemblé près du double : autour de 21 millions de votes, soit environ 93 % des suffrages exprimés. L’évêque copte catholique de Gizeh s’est livré à quelques commentaires sur l’élection qui vient de se dérouler, et qui ont été recueillis par l’Agence Fides.
Les élections présidentielles égyptiennes ont manifesté le triomphe – donné depuis longtemps comme assuré – du maréchal Abdel Fattah al-Sisi. Selon les données officieuses diffusées par les bureaux de vote, Al-Sisi aurait recueilli 93,3 % des suffrages exprimés, mettant en déroute le candidat [“nassérien”] de gauche, Hamdin Sabahi. Al-Sisi aurait obtenu ainsi le vote de près de 21 millions d’Égyptiens. Les premiers commentaires des observateurs internationaux mettent l’accent sur le taux de participation. Selon les données officieuses, seuls 46 % des électeurs inscrits se seraient rendus aux urnes, le taux d’abstention ayant été particulièrement élevé dans un certain nombre de zones de la Haute Égypte. L’évêque copte catholique de Guizèh, S.E. Mgr Antonios Aziz Mina, interrogé par l’Agence Fides, rejette les analyses qui interprètent le taux de participation – demeuré en dessous du seuil des 50 % – comme un signe de faiblesse du nouveau Président. « Les données officielles relatives à l’affluence aux urnes doivent encore être diffusées, fait remarquer l’évêque, et dans tous les cas, les pourcentages sont sans comparaison avec l’époque de Moubarak, pendant laquelle quelques millions d’Égyptiens seulement se rendaient aux urnes. Lors de cette élection, le résultat était escompté, mais il y a eu une véritable compétition. Par ailleurs, nombreux sont ceux qui, surtout parmi les personnes âgées, ont évité de se rendre aux urnes notamment à cause de la terrible chaleur de ces jours-ci ». L’évêque juge « inutile et maladroit » le choix de la Commission électorale de proroger d’une journée l’ouverture des bureaux de vote afin de favoriser l’augmentation de la participation. « Les deux candidats, remarque l’évêque, ont critiqué cette décision ». En outre, il considère privées de fondement les rumeurs selon lesquelles dans certaines zones, les chrétiens n’auraient pu voter qu’en se rendant aux bureaux de vote sous escorte militaire. « Les forces de sécurité, indique l’évêque, ont garanti le bon déroulement des opérations électorales au profit de tous et nous tous remercions Dieu que tout ce soit bien passé. Ce n’était pas escompté. Il y avait eu des menaces. Il existe des forces qui ne veulent pas que ce pays se remette debout parce qu’ils savent que si l’Égypte retrouve son équilibre, le processus peut se transmettre avec le temps à toute la région ».
Source : Agence Fides
Excellente nouvelle ! Les chrétiens égyptiens ont pu voter normalement et le président Al Sissi a obtenu très largement la majorité des voix, même si le taux de participation au vote était inférieur à 50 %, ce qui fait apparaître une lueur d’espoir pour l’Afrique du Nord gangrénée par les islamistes.