Contrairement aux informations d’hier, la ville de Qaraqosh n’a pas été entièrement libérée ce mardi 18 octobre, mais plusieurs quartiers ont été occupés dès 4 heures du matin par l’armée irakienne. Logiquement, les combats ont du reprendre ce matin même, car il reste des tireurs embusqués et quelques terroristes de l’État Islamique dans des maisons de la ville. Ce n’est qu’une question de temps. Les chrétiens de Qaraqosh, réfugiés à Erbil, ont anticipé joyeusement la reprise de Qaraqosh par des chants, des danses et des messes ! Le Figaro faisait, hier au soir, le point de la situation. La voici.
Tôt ce mardi matin [18 octobre], les forces fédérales irakiennes sont entrées dans plusieurs quartiers de Qaraqosh, ville emblématique de la plaine de Ninive. Deux ans et deux mois après la fuite de tous ses habitants, dans la nuit du 6 au 7 août 2014, les forces de sécurité irakiennes s’apprêtent à reprendre la plus grande ville chrétienne d’Irak. Des accrochages importants ont eu lieu notamment derrière le grand séminaire, et l’armée évoquait la présence de tireurs embusqués et de terroristes dans des maisons. En début de soirée, les militaires avaient fixé leurs positions. Les combats devraient reprendre mercredi, alors qu’un emballement médiatique avait prématurément annoncé la veille la libération de la ville […]
« Nous encerclons Hamdaniya [district de Qaraqosh, NDLR] maintenant », a déclaré mercredi à l’AFP le lieutenant Riyadh Tawfiq, commandant des forces terrestres irakiennes, dans la base de Qayyarah. « Nous préparons un plan pour lancer un assaut et nettoyer » la ville, a-t-il dit. « Il y a des poches de résistance, des combats, ils ont recours à des voitures piégées mais cela ne les aidera pas », a-t-il assuré.
A Erbil, c’est déjà l’explosion de bonheur. « Les gens pleurent de joie dans les rues », raconte Nawar, un syriaque catholique qui vit dans la capitale du Kurdistan irakien. « Ils crient, ils dansent, il y a des fêtes improvisées dans les camps », poursuit-il, « on attend tous de pouvoir retrouver notre ville. » Des photos prises par les militaires irakiens filtrent sur Facebook. Sur l’une d’elles, Nawar reconnaît le quartier où, deux ans plus tôt, il a dû abandonner ses deux maisons, son magasin, sa voiture…
« C’est une grande joie mêlée de larmes », explique Mgr Petrus Mouché, archevêque de Mossoul et de Qaraqosh. « Ce sont les forces spéciales de l’armée irakienne (la Golden division) qui sont entrées dans la ville vers quatre heures du matin. Elles sont passées par l’est, depuis la route qui mène au couvent de Mar Behnam. Les Peshmergas ne sont pas entrés dans Qaraqosh à ma connaissance. » La reprise de Qaraqosh a donné lieu à d’âpres négociations, dans la mesure où elle se situe dans les territoires disputés entre le pouvoir central et le gouvernement régional kurde. Il a finalement été convenu que la ville serait reconquise par l’armée irakienne, ainsi que Bartella, une autre ville chrétienne sur la route de Mossoul.
Abouna Najeeb, un père dominicain de Qaraqosh, a appris la nouvelle par la télévision. « On revenait des funérailles d’un père de famille qui s’est tué dans un accident de voiture. Nous sommes extrêmement heureux, il y a une grande joie sur tous les visages que je croise. » Les premières images de la ville sont sur toutes les télévisions dans les camps de réfugiés d’Ankawa, la banlieue chrétienne d’Erbil, mais aussi à Dohuk, Zakho ou Suleymania.
« L’église de la Résurection et le cimetière ont totalement été rasés », décrit Abouna Najeeb. « Le dôme de l’église Behnam et Sarah est aussi détruit. Une quinzaine de maisons sont touchées, probablement par des frappes anciennes de la coalition qui visaient des caches d’armes ou des terroristes. » À Erbil, les déplacés chrétiens se préparent à célébrer la libération de leur ville. « Nous aurons une messe ce soir à 19 heures, suivie d’une grande fête ou nous chanterons et nous danserons toute la soirée », se réjouit Amir, un jeune prêtre ordonné en août dernier. « On est tellement heureux, on a de la peine à croire ce qui nous arrive. »
Source : Figaro, 19 octobre
Réjouissons-nous avec nos frères aujourd’hui.
Demain sera un autre jour. La libération tant attendue ne règle pas tous les problèmes.
Mais il est un temps pour tout. Aujourd’hui, réjouissons-nous.
Quand je pense que notre culbuto et le reste qui lui ressemble, reçoivent en grande pompe Al nosra ! A coup de pompe oui !
Parmi les intervenants il y aurait à côté de combattants chrétiens des musulmans chiites qui voudraient se venger d’exactions commises par des sunnites autrefois et une partie de la population musulmane, si elle se réjouit d’être libérée du joug du prétendu Etat islamique,aurait peur de “règlements de compte” de certains libérateurs… rien de tel chez les chrétiens.