D’origine égyptienne, Sobhy Gress, président de Solidarité Copte Europe, est un Copte catholique et un observateur aussi attentif que bien informé de la situation des chrétiens en Égypte. Il a bien voulu, et nous l’en remercions, écrire à notre demande, un article présentant la situation actuelle des Coptes en Égypte, alors même que, depuis quelques mois, la fréquence des attentats et des agressions contre les Coptes ne cesse de croître. Il a souhaité, et c’était judicieux, esquisser aussi un parallèle entre l’Égypte et la France. Voici sa tribune libre…
Peut-on parler d’un double jeu et d’un double langage du président Al Sissi et du président Hollande face de l’islam ?
Avant de répondre à cette question cruciale, il serait utile de rappeler que depuis la révolution des “Officiers Libres” de 1952, la méthode idéologique fondamentale de l’État égyptien à l’encontre des Copte n’a pas changé malgré le changement des présidents. En France, depuis les années 1975, les gouvernants ont perdu l’amour et le dévouement pour la patrie, les valeurs humaines chrétiennes et la fierté d’être soi-même, bref, d’être Français et d’avoir d’autres repères solides que ceux qui se basent sur l’économique, la technique et les fausses libertés libertines.
Voyons la réalité en Égypte. En 2011 et 2013, toute la société égyptienne a vécu des moments de grandes joies et d’espérance après la démission du président Moubarak et de l’éviction de l’islamiste Mohamad Morsi du pouvoir. Cette joie, s’est vite transformée en tristesse et désolation en raison de la récupération de la révolution par les Frères Musulmans et par la suite par l’Armée. Cette dernière qui n’a jamais partagé le pouvoir depuis 1952, a comploté pour que la population, très islamisée, se révolte contre le pouvoir des Frères Musulmans en utilisant les Coptes, pendant l’année 2012/2013. De ce fait, 30 millions d’Égyptiens sont descendus dans toutes les rues d’Égypte pour réclamer la démission du président Morsi. Le ministre de l’Armée de l’époque, Abdel Fattah Al Sissi, a bien rempli le plan bien établi depuis la démission du Moubarak, le 12 février 2011, revenir au pouvoir sans les Frères Musulmans.
Les Coptes, qui sont au nombre d’au moins 15 millions, ont largement contribué à ces deux révolutions en espérant qu’elles les sortiraient de l’état de marginalisation, de discrimination et de persécution planifié depuis 1952 et aggravé sous Sadate et Moubarak. Rien n’a changé, au contraire, avec le chaos installé pendant cette période dans tout le pays, ils ont été très malmenés par la population islamisée sous le regard complice des autorités.
En 2014, un “homme providentiel” Al Sissi, devient l’homme fort du pays et se présente à la présidence, grâce à son calme et à son discours ouvert sur l’amour de la Patrie, l’unité des Égyptiens et sur l’État “laïc” les Coptes l’ont élu, car, ils ont trouvé en lui le réalisateur de leurs rêves, mais, tout en négligeant le fait qu’il est très musulman pratiquant.
Même, face aux attaques et agressions de leurs églises, institutions et maisons par des musulmans, après la destitution de Morsi le 3 juillet 2013, (on a comptabilisé pas moins de 120 églises et institutions chrétiennes touchées dans toutes l’Égypte) n’ont eu aucune critique contre le nouveau pouvoir. On note, quand même, que Le Patriarche Tawadros II avait déclaré à ce propos que « l’Église offre ses églises en sacrifice afin que l’Égypte vive ». Nous étions impressionnés par l’étendue de cette phrase.
En même temps, le pouvoir en France en particulier, et en Europe, en général, ouvrait ses portes aux islamistes et soutenait les Frères Musulmans sous l’influence du mouvement de l’Islam politique International dont le siège se trouve en occident et financé largement par les pays du Golfe, spécialement, par l’Arabie Saoudite. Cette ouverture, a conduit à l’accueil des faux demandeurs d’asile et à la migration sauvage musulmane bien voulue par les mondialistes, dont nous constatons les dégâts depuis plusieurs années. Les attentats actuels, en France, Belgique, Allemagne et aux États-Unis, ne se comprennent que dans cette volonté mondialiste des dirigeants occidentaux, laxistes, dictatoriaux, anti démocratiques et anti patriotiques.
Revenons au cas d’Al Sissi, qui était plus intelligent que les dirigeants européens parce qu’il a multiplié les discours patriotiques en se basant sur des principes fraternels et d’ouverture sur l’autre et en faisant l’amalgame entre l’islamisme et l’islam archaïque et violent. En multipliant les gestes à l’encontre des Coptes, surtout, en visitant la cathédrale copte pendant la fête de Noël à deux reprises et non pas pendant la fête de Pâques, car, en tant que musulman, il ne croit pas à la mort et à la résurrection du Christ. Ces faits et gestes ont aveuglé les Coptes sur les exactions commises par des musulmans contre des citoyens coptes partout en Égypte, en particulier, dans le gouvernorat d’El Mina, de telle sorte que beaucoup parmi eux l’ont qualifie « de Sauveur » qui a fait tombé les Frères Musulmans.
En France, les discours officiels du ”politiquement correcte” des politiques et des médias de l’État, en dépit des exactions des islamistes et leurs prêches qui incitent au Jihad et au meurtre, n’ont pas cessé de nous sortir le sacro-saint « pas d’amalgame » et traitent des Français lucides de racistes et anti musulmans. Pour comprendre cette maladie politico-médiatique, il faut bien comprendre l’Islam, pour cela il faut lire l’article sur ce sujet sur le site eecho.fr et les véritables origines de l’islam sur le site qui porte ce nom. Peut-on espérer que les Français commencent à se rendre compte et comprennent qu’ils vivent les dernières années de leurs libertés ? Les attentats commis en France, ne sont que le résultat du laxisme et de l’affaiblissement des valeurs chrétiennes et de la véritable laïcité qui commence à perdre sa principale caractéristique, qui est la séparation du politique et du religieux ainsi que le respect de la loi et son application par et pour tous sans exception. Pour dénoncer le « pas d’amalgame », lire l’article du père jésuite Samir Khalil Samir, islamologue et théologien, L’État Islamique ne contredit pas la loi, il met en œuvre l’islam d’origine.
Le « pas d’amalgame » entre islamisme et islam, est une phrase trompeuse qui endort la conscience de la majorité des Français. Mais, les derniers attentats, je le crois, ont fait basculé l’opinion publique et ont affaibli le pouvoir de ceux qui ne savent plus gouverner la France et ne sont pas à l’hauteur des enjeux islamiques actuels.
En Égypte, les attaques répétées de musulmans contre des Coptes, (on en compte plus d’une soixantaine), sans que Al Sissi réagisse, sauf récemment, et sans condamnation ni application de la loi sur les musulmans coupables. Quand certains intellectuels, écrivains et journalistes ont réagi en critiquant le laxisme du régime et les fautes des autorités religieuses d’Al-Azhar en traitant le système de l’État de confessionnel et islamique, on a vu la réaction du gouvernement : ce fut l’application de la loi du blasphème contre l’islam et surtout son article 98, sur plusieurs réformateurs et sur une quinzaine des Coptes dont 5 jeunes et 3 adolescents qui ont été condamnés à la prison ferme. Plus de 1 500 opposants politiques ont été arrêtés et emprisonnés pour des raisons de sécurité ! L’année 2015 fut l’année d’interdiction de toute manifestation et d’associations qui défendaient les droits de l’Homme. Bref, le régime a découvert son véritable visage et son idéologie fondamentale proche du salafisme, en particulier, après sa conclusion de l’accord de coopération et d’amitié avec l’Arabie Saoudite. Ce pays est connu pour être le berceau du wahhabisme salafiste…
On note, par ailleurs, que 40 églises en toute l’Égypte, sont toujours, fermées par peur d’attaques de musulmans et pour des raisons de sécurité, par conséquent des Coptes prient dans la nature et sans toit en hiver comme en été. Est cela l’égalité et la citoyenneté dont parle le président quand il s’adresse aux Coptes ? « Nous sommes tous égyptiens, pas de différence entre musulman et chrétiens, tous égaux devant la loi » ? Quelle égalité, quel droit et où est l’application de la loi ?
- Notre Association Solidarité Copte Internationale et ses partenaires ont adressé au début du mois de juillet une réclamation officielle au président Al Sissi, qui a été publié dans les médias étrangers et diffusée sur les réseaux sociaux, pour lui exprimer notre vive et grave inquiétude face aux agressions et attaques qui augmentent sans cesse contre la population copte, et exigeant des autorités égyptiennes d’exercer leurs responsabilités afin de protéger tous les citoyens en appliquant efficacement la loi.
- Notre association exige, aussi, que l’État traduise les coupables en justice et fasse respecter le droit des Coptes de vivre en paix et en sécurité en Égypte. Elle demande au gouvernement de prendre des mesures concrètes et non plus des discours vides de vérités sur les problèmes confessionnels, afin de mettre fin au climat de haine et de discrimination institutionnalisé contre les Coptes.
- Mettre en œuvre le changement du discours religieux pour garantir la liberté de conscience et de croire dans le respect de toutes les religions.
- Respecter la promesse de l’Armée de reconstruire les églises incendiées et les institutions détruites par les Frères Musulmans en août 2013.
- Couper toutes les voies et les sources de la haine religieuse y compris celles qui émanent de l’intérieur des organes religieux musulmans, des médias de l’État et des établissements d’enseignement.
- Abroger le code anti blasphème abusif de l’article 98 du Code pénal.
Malgré notre déception des promesses du président Al Sissi et de son discours non suivi en pratique, notre association Solidarité Copte, soutient le combat contre le terrorisme des extrémistes islamistes et croit fermement qu’une Égypte libre, civile et laïque “à l’égyptienne” et surtout juste pour tous, pourrait vaincre les forces régressives et obscurantiste
Quant à la France, en conclusion, nous constatons qu’elle est entrain, malheureusement, de récolter ce que les dirigeants politiques ont semé depuis les années 1975 et jusqu’à nos jours.
En comparaison avec le système de l’État égyptien, Nous trouvons plusieurs points de comparaisons négatifs au niveau de double langage, de la perversion de la vérité, de l’application de la loi de blasphème contre l’islam et celle d’antiracisme en France contre le politiquement incorrect. En fait, en Égypte pas de jugement ni condamnation des agresseurs musulmans contre les Coptes, et en France, les tribunaux, souvent, ne condamnent pas les actes des associations anti catholique, telles que Act Up, les Femens, les acteurs et réalisateurs de cinéma et de théâtre qui dénigrent le catholicisme et diffusent la haine, mais qu’en revanche, ils condamnent tous ceux qui critiquent l’islam. « On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs » : l’alliance avec l’Islam politique Mondial, via les Frères Musulmans et l’amitié avec l’Arabie Saoudite et le Qatar, ne peuvent conduire qu’à la situation catastrophique, d’où l’insécurité rampante, l’immigration sauvage et non intégrable, la crise économique et sociale, la perte de repères pour la majorité de la jeunesse française etc. Car, le modèle du consumérisme et du laïcisme matérialiste ne répondent plus aux désirs profonds de cette jeunesse, qui est à la recherche de ses racines véritables qui ont ait leur patrie, la France.
Triste, mais juste .
Juste aussi la comparaison du laxisme d’Al Sissi envers les agressions contre le christianisme et du laxisme de Hollande envers les mêmes agressions.
Ce qui est frappant c’est que les agressions absoutes par Hollande ne viennent pas d’une caste dominante islamique, comme en Egypte, mais d’une caste dominante hédoniste ( avec ses comédiens et ses acteurs comme Act up, les femen et autres malfaisants )
@ Maysie
Entièrement d’accord avec vous.
Au sujet des Coptes en Égypte, lire l’article de Portes Ouvertes du 27 juillet dernier
https://www.portesouvertes.fr/informer/lettres-de-nouvelles/filrouge/2016/juillet/egypte-12-agressions-en-7-semaines-contre-les-coptes