La Constitution du Sri Lanka reconnaît la liberté de religion et de culte mais accorde, cependant, « une place prééminente » au bouddhisme sans, toutefois, lui accorder le statut de religion d’État. Le Ravana Balaya, une organisation nationaliste et extrémiste de bouddhistes du Sri Lanka, comprend sans doute par « place prééminente » reconnue à sa religion, « place unique »… Cette organisation a, du 15 au 19 juillet, rendu des “visites” à une vingtaine de lieux de culte évangélique de Polonnâruvâ, deuxième ville du Sri Lanka, ordonnant aux pasteurs de cesser tout culte et de convertir les bouddhistes en leur offrant « des cadeaux et de l’argent » affirme le moine bouddhiste Ittekande Saddhatissa Thero, secrétaire général du Ravana Balaya, faute de quoi des « procédures judiciaires » seraient lancées. Ces « procédures judiciaires » se traduisent en fait et sur le terrain par des attaques contre les lieux de cultes chrétiens : plus de 120 ont été attaqués en 2013 selon la National Christian Evangelical Alliance (NCCA). Quant aux allégations de conversions contre « des cadeaux et de l’argent », elles sont niées par le pasteur O. S. Fernando, président du Pastors’ Fellowship Group de Polonnâruvâ : « Nous ne convertissons jamais par force et nous ne construisons jamais de nouvelles [églises] pour attirer les fidèles. C’est leur propre décision ». En tout cas, les tensions sont devenues tellement récurrentes, que le gouvernement du Sri Lanka a constitué une unité spéciale de police pour tenter d’y répondre.
Source : Voice of the Persecuted (19 juillet)