On connaît les difficultés que rencontrent les chrétiens syriens du fait des kurdes syriens, des difficultés qui vont parfois jusqu’aux spoliations et aux affrontements mortels – nous en avons souvent parlé dans Christianophobie hebdo –, tant est sans précaution oratoire particulière la volonté kurde de contrôler absolument et sans partage les questions de sécurité et de police dans les zones autrefois abandonnées par les institutions de Damas, sous la pression islamiste. À présent que Damas tente, avec succès et forte de l’appui russe, de reprendre des positions à l’État Islamique mais aussi aux Kurdes qui ont dans l’idée de créer en Syrie une région autonome de facto similaire à celle de leurs frères en Irak, la tension ne pouvait que monter d’un cran. D’où ces combats meurtriers entre l’Armée arabe syrienne et les Unités de protection du peuple. Ce post a, vous le comprendrez, quelque chose à voir avec la christianophobie. Si un archevêque syrien parle de cette affaire, ce n’est pas uniquement à titre d’information générale mais pour nous alerter sur le contexte…
La ville de Kameshli, sise dans la province de Jézirah, au nord-est du pays, est, depuis hier, le théâtre d’intenses affrontements armés entre des milices kurdes et l’armée syrienne. C’est ce que confirme à l’Agence Fides l’archevêque syro-catholique titulaire de l’archiéparchie d’Hassaké-Nisibi, Mgr Jacques Behnan Hindo. « Les affrontements, indique Mgr Hindo – ont eu lieu hier [20 avril], avec une violence qui marque une montée du niveau de tension par rapport aux incidents et aux escarmouches jusqu’ici enregistrés entre l’armée de Assad et les miliciens kurdes des Unités de protection populaire (YPG). Les affrontements ont fait des morts mais leur nombre précis n’est pas connu. Certains parlent de trois, d’autres de cinq, d’autres encore de huit. Ce matin, des rafales de kalachnikovs ont été entendues même au centre de la ville, près de l’église syro-catholique des Saints-Pierre-et-Paul. Cela veut dire que ce n’est peut-être que le début d’un nouveau front de conflit, destiné à ne pas s’achever immédiatement ». Des sources locales indiquent que les affrontements les plus violents ont été enregistrés dans la zone de l’aéroport et en direction du quartier général de l’armée. La ville est divisée depuis longtemps en zones contrôlées par l’armée et zones tenues par les milices kurdes. La réouverture d’un nouveau front dans le nord-est de la Syrie, zone à majorité kurde, confirme que, derrière la tragédie syrienne, se trouvent des stratégies et intérêts complexes, qui ne peuvent être réduits à l’affrontement avec les djihadistes du prétendu État islamique. « Ici, chez nous, confirme Mgr Hindo, ceux du Daesh ne sont pas présents. Les positions djihadistes les plus proches se trouvent au moins à 60 km d’Hassaké et pourtant on continue à tirer et à mourir ».
Source : Agence Fides, 21 avril
Mauvaise nouvelle … et ce sont les chrétiens réfugiés au Kurdistan qui vont souffrir à nouveau.
@Françoise
Pas nécessairement pour les chrétiens réfugiés dans la région autonome du Kurdistan irakien dont le gouvernement ne voit pas nécessairement d’un très bon œil les agitations des Kurdes de Syrie et leur quasi « région autonome » déclarée unilatéralement. Je publie dans une minute un nouveau post montrant la très grande complexité de la situation en Syrie.
Les Kurdes annexent une partie de la Syrie, et l’Occident ne fait aucun commentaire. Réédition de l’opération création du Kosovo indépendant ou d’une partie de Chypre; il n’y a qu’en Ukraine ou on a crié au scandale. A chaque fois, les chrétiens sont victimes