Excellent – et affligeant – article d’Églises d’Asie sur l’attitude inacceptable des autorités thaïlandaises envers les chrétiens pakistanais réfugiés et emprisonnés dans ce pays.
Depuis lundi 21 mars, la direction du centre de détention de l’immigration dans le centre de Bangkok a fortement durci les conditions d’accès aux quelques 250 Pakistanais chrétiens détenus dans ce centre pour immigration illégale. Selon de nouvelles règles, seuls des membres d’églises et d’organisations chrétiennes basées en Thaïlande et dûment enregistrées auprès des autorités peuvent visiter les prisonniers et leur apporter quelques provisions alimentaires pour améliorer leur piètre nourriture quotidienne. Pour ce faire, ces membres doivent faire envoyer, plusieurs jours avant leur visite, une lettre de la direction de leur organisation ou de leur église pour solliciter un droit de visite.
Lors d’une visite au centre de détention le 21 mars, un correspondant d’Églises d’Asie a été témoin du refus des autorités pénitentiaires de permettre à une vingtaine de représentants d’ONG et d’individus venus par eux-mêmes pour remonter le moral des prisonniers chrétiens pakistanais de pouvoir visiter les détenus. L’accès a aussi été refusé à certains visiteurs qui avaient des liens de parenté avec des détenus. Selon des visiteurs réguliers, c’est la première fois que de telles restrictions sont imposées.
Selon Wilson Chowdhry, fondateur et directeur de l’organisation British Pakistani Christian Association (BPCA), qui collecte des fonds pour venir en aide aux quelques 7 000 chrétiens Pakistanais qui ont fui les persécutions religieuses dans leur pays et vivent aujourd’hui en Thaïlande, sans visa valable dans leur grande majorité, les restrictions imposées par les autorités pénitentiaires sont une réaction à un documentaire de la chaîne britannique BBC diffusé en janvier dernier sur les conditions de détention de ces détenus.
« Ces nouvelles conditions visent à permettre aux autorités thaïlandaises d’identifier les organisations qui ont aidé à l’entrée dans le centre de détention de reporters. Les conséquences seront l’ouverture d’une enquête sur l’organisation ou l’église concernées et la possible suspension de leurs activités. L’objectif est d’empêcher toute couverture journalistique des violations à l’encontre des droits de l’homme à l’intérieur du centre de détention », écrit Wilson Chowdhry dans un communiqué du BPCA, publié le 24 mars.
Le documentaire de la BBC, réalisé par Chris Rogers, décrit la surpopulation dans le centre de détention, évoque la séparation des familles et montre des photos de détenus pakistanais chrétiens, les chaînes au pied, dans une autre prison, dans la province de Samut Prakarn, à l’est de Bangkok.
Les nouvelles restrictions ont jeté un froid dans les milieux chrétiens qui aident les détenus pakistanais. Un pasteur protestant qui avait accepté de donner une interview à Églises d’Asie sur le sujet a abruptement annulé le rendez-vous, indiquant que « la direction de son église préférait faire profil bas ».
A Bangkok, les Pakistanais chrétiens constituent la population la plus importante dans le centre de détention de l’immigration. Depuis un attentat dans le centre de Bangkok, le 17 août dernier, pour lequel deux suspects Ouighours du Xinjiang ont été arrêtés, les libérations sous caution ont été bloquées pour les ressortissants de certains pays, notamment le Pakistan, le Nigéria et le Sri Lanka, « parce qu’ils sont perçus comme des terroristes potentiels », indique Wilson Chowdhry. Seules les femmes avec des enfants peuvent être libérées sous caution.
Source : Églises d’Asie, 1er avril
Je suppose que le centre en question est celui de Suan Phlu de Bangkok par lequel ont transité mon mari, immigré clandestin en Thaïlande où il s’était réfugié, s’enfuyant au risque de sa vie de l’abomination khmère rouge en 1979, puis par lequel sont aussi passés mes beaux-parents, beau-frère et belles-sœurs et leurs deux bébés en 1981.
C’était – déjà à l’époque – une horreur que ce centre. Tous l’ont décrit comme les basses-fosses d’un régime politique particulièrement nationaliste et xénophobe, et d’un pays ayant dans sa culture un très profond mépris pour tout ce qui est étranger, surtout quand ces étrangers ne leur rapportent pas un kopeck. (Je ne parle pas des richissimes étrangers en capacité de payer des fortunes pour 8 jours dans les somptueux bungalows paradisiaques en bord de mer)
Heureusement pour ceux qui sont devenus les membres de ma belle-famille, ils n’y ont séjourné que moins de deux semaines, en transit entre leur camp de réfugiés, Khao-I-Dang, Surin et Mairut à l’époque, et la France, car ils devaient prendre l’avion à Bangkok après que l’administration française leur a octroyé leurs titres de réfugiés et leurs billets d’avion.
Hormis l’excellent article d’Églises d’Asie en lien de l’article de M. Hamiche, lisez aussi ceci, où il n’est pas spécifiquement fait référence aux chrétiens qui partagent, hélas, le sort commun des réfugiés en situation irrégulière et pour cause…
http://www.bangkokaccueil.org/besoin-de-visiteurs-volontaires-a-limmigration-detention-center/
https://www.hrw.org/fr/news/2014/09/02/thailande-des-enfants-migrants-sont-maintenus-en-detention
http://www.unhcr.fr/4acf021126.html
Mais si les protestations contre de tels agissements sont indispensables, – ne pourrions nous pas envisager une campagne de protestations écrites envers les ambassades de Thaïlande en Europe – n’oublions pas d’ôter de notre œil la poutre qui nous empêche de voir, alors que la paille dans l’œil de l’autre nous… crève les yeux.
Que faisons nous, en France, pour les réfugiés syriens et irakiens chrétiens ?
Que fait l’ONU pour donner le statut de réfugiés à ces chrétiens pakistanais ?
Que font la France et l’Europe tout entière pour aider ces vrais réfugiés chrétiens pakistanais ? Quelles démarches diplomatiques et politiques entreprennent-elles à l’égard de la Thaïlande ?
Quelle est la religion majoritaire en Thaîlande?…Car,sachant que le Pakistan est principalement musulman et connaissant les persécutions que les chrétiens y subissent,les européens ne sont pas chauds pour accueillir des réfugiés qui sont majoritairement musulmans.Il suffit de voir ce qui se passe au Royaume Uni,où tout un quartier de Londres vit sous la charia.
Si nous n’avions accueilli que des familles chrétiennes: 1/nous n’aurions pas eu le déferlement actuel
2/il n’y aurait pas eu les attentats de Paris et Bruxelles,vu que les djihadistes étaient infiltrés parmi les clandestins.
D’ailleurs,les chrétiens,syriens notamment,préfèrent qu’on les aide à se défendre et à rester dans leur pays.
@Marie Claude
La religion majoritaire en Thaïlande est le bouddhisme, qui, comme au Cambodge, est un bouddhisme largement sociologique et culturel qui ne se pose réellement aucune question spirituelle (“on a toujours fait comme ça”).
Ce bouddhisme est largement teinté de pratiques rituelles qui découlent d’une part de l’indianisation très ancienne de la Thaïlande et donc d’hindouisme et d’autre part de pratiques rituelles animistes antérieures encore à l’hindouisme, faisant une large place aux croyances chtoniennes, c’est à dire aux génies locaux présents selon ces croyances dans le sol, les grosses roches, les cavernes, les arbres, les cours d’eau…
Les bonzes réellement instruits et versés dans la doctrine bouddhiste “pure” ne font rien pour extirper ces superstitions de la religion populaire. Ils ont trop d’intérêts matériels à caresser le bon peuple dans le sens du poil.
Les Thaïlandais bouddhistes sont massivement farouchement xénophobes et racistes car les étrangers viennent perturber leurs coutumes. Ils sont très fiers de leur nation, très nationalistes car ils n’ont jamais été colonisés, pas même par les Anglais contrairement à la très grande et très puissante Inde. Ils ont juste eu à subir les méfaits de l’armée japonaises durant la seconde guerre mondiale (Souvenez-vous de l’épisode meurtrier du pont de la rivière Kwai).
Ils détestent tout ce qui n’est pas bouddhiste et thaïlandais, raison pour laquelle ils persécutent les réfugiés birmans Rohingyas musulmans et les réfugies pakistanais chrétiens. Le document de l’OFPRA référencé ci-dessous dit de façon très euphémique au § 4 “la population thaïlandaise ne se sent pas solidaire de ces familles demandeurs d’asile”
http://www.rfi.fr/asie-pacifique/20141014-rohingyas-musulmans-bangladesh-thailande-birmanie-esclavage-moderne
http://www.rfi.fr/asie-pacifique/20120802-birmanie-apres-junte-poursuit-atrocites-contre-minorite-rohingyas/
http://actionmissionnaire.fr/8-000-chretiens-pakistanais-refugies-ou-enchaines-en-thailande/#.VwF5wHq_BC8
Lisez le paragraphe 4 de ce document pdf de l’OFPRA (Office français des réfugiés et apatrides)
https://www.ofpra.gouv.fr/sites/default/files/atoms/files/didr_fiche_thematique_pakistan_discriminations_et_persecutions_a_lencontre_des_chretiens_ofpra_20.07.2015.pdf
Et après tout cela, il y a encore des Occidentaux pour croire que le bouddhisme, c’est “zen”…
Que personne, sachant cela, ne parte plus jamais en vacances en Thaïlande !!!