J’ai traité (ici et là) des conditions innommables dans lesquelles vivent les réfugiés chrétiens pakistanais en Thaïlande, qui ont fui leur pays pour échapper à la mort. Faute de soins médicaux, deux de ces réfugiés sont morts en ce mois de janvier. Pas un mot dans la große presse. Il y a des réfugiés plus intéressants que d’autres…
Les conditions de vie des réfugiés chrétiens ayant fui en Thaïlande et demandant l’asile dans ce pays sont dramatiques. Dans le cadre d’un phénomène en croissance, de nombreux chrétiens pakistanais choisissent, au vu de la croissante hostilité à leur égard ou à cause d’accusations de blasphème, d’émigrer en Thaïlande. Là ils demandent l’asile mais ils sont pendant l’examen de leur demande assimilés à des illégaux et conduits dans des centres de rétention ad hoc, où les conditions de vie et l’assistance fournie sont en deçà des standards de la dignité humaine. Une jeune chrétienne d’une trentaine d’année, Samina Faisal, est morte début janvier suite à la carence de soins médicaux adaptés. Un autre chrétien, Pervaiz Ghouri Masih, 53 ans, qui luttait contre un cancer, est décédé. Pervaiz Ghouri Masih et sa famille étaient entrés en Thaïlande en février 2012 après avoir fui le Pakistan suite à de fausses accusations de blasphème. La santé du père de famille s’est détériorée et c’est seulement au cours de ces derniers jours qu’il a été hospitalisé grâce à l’intervention du Haut Commissaire des Nations unies chargé des réfugiés. Pervaiz Ghouri Masih est décédé d’une crise cardiaque le 10 janvier. Déçus et frustrés, les membres de sa famille ont décidé de retourner au Pakistan avec le corps de leur père et mari. La tentative de fuir pour trouver une vie meilleure s’est soldée par la mort du chef de famille. La famille de Samina Faisal, en revanche, a décidé de demeurer en Thaïlande et de l’y enterrer, luttant pour les droits et l’émancipation des réfugiés pakistanais. Des organisations et des responsables chrétiens pakistanais dénoncent la situation de ces réfugiés, abandonnés à eux-mêmes et se trouvant dans des conditions inhumaines.
Source : Agence Fides, 16 janvier