Le blogue Dreuz.info a publié hier un commentaire ravageur sur l’article d’un ravagé de l’hebdomadaire étatsunien Time Magazine ayant pour titre « Les chrétiens et les tyrans. En quoi la minorité persécuté du Moyen-Orient fait des choix impies », et publié le 10 avril dernier. En voici de larges extraits
Un article du Time Magazine au titre ravageur cristallise la crispation de l’Occident contre les chrétiens du Moyen-Orient, et d’une façon différente mais accentuée, contre les chrétiens d’Europe et contre ses propres racines chrétiennes. L’article au titre vicieux (…) tente de faire croire à une audience peu informée que les minorités chrétiennes ont choisi de faire alliance avec les tyrans militaires en Égypte et depuis trois ans, avec le gouvernement de Bashar al-Assad en Syrie. Le titre du Time sous entend grossièrement que les chrétiens sont dans l’erreur et qu’ils ont fait le mauvais compromis. La réalité, comme souvent dans les médias, ne peut être plus éloignée de cette flagrante déformation, car les minorités sont, au risque de contrarier les paradigmes superficiels, protégés par les leaders politiques contre les extrémistes islamistes, et ce depuis des décennies. Récemment, plus de 3 000 chrétiens ont fui la ville syrienne de Raqqa, laissant derrière eux un petit nombre [d’habitants] qui ont été décapités, fouettés, maltraités, torturés, et systématiquement exterminés par les islamistes d’ISIS [État islamique en Irak et au Levant]. Le Time affirme qu’Al-Qaïda a désavoué ISIS, responsable de cette violence extrême, espérant que le lecteur ne se rendra pas compte qu’ISIS est en fait une branche d’Al-Qaïda, et que d’autres branches d’Al-Qaïda en Syrie, comme le Front al-Nusra, abusent les chrétiens de façon similaire, dont le très récent massacre de Kessab, dans le nord. Le Time admet tout de même que les chrétiens du Moyen-Orient, sous Hosni Moubarak en Égypte, étaient protégés, et que les « violations des droits de l’homme » étaient surtout le résultat d’un longue lutte contre les extrémistes, en particulier les Frères musulmans et les organisations proto Al-Qaïda qu’ils ont inspirées. Le Time va jusqu’à épouser le très usé prétexte colonial et affirmer que la plupart des chrétiens ont fui à la suite de “l’ingérence occidentale” et du chaos qui en a résulté, et que ceux qui sont restés ont « soutenu des régimes autoritaires en échange de leur protection. » Il dénonce aussi le pape copte [Tawadros II] qui aurait tactiquement soutenu la dictature militaire égyptienne, puis a récemment endossé le responsable du coup d’État de l’an dernier, Abdul Fattah al-Sisi, pour l’élection présidentielle de mai prochain. En Syrie, les dirigeants de l’église auraient toléré 40 ans du règne de la famille Assad par peur injustifiée d’une alternative islamiste. Mais cette auto préservation rendrait les leaders chrétiens coupables de se trouver dans le camp des hommes forts qui utilisent la violence contre leur propre peuple. En soutenant ces régimes autoritaires, les chrétiens n’auraient donc pas réussi à aider leurs pays à développer la justice, la primauté du droit et la tolérance. Mais de quelle violence envers leur propre peuple s’agit-il ? Envers qui exactement ? Pas envers [les] Alaouites, ni les chrétiens, ni les Arméniens, ni les Druzes, ni les Coptes, ni les Juifs, et encore moins les communautés laïques. Alors, qui ? Et pourquoi ? C’est ce que le Time ne dit pas… Car les « hommes forts », les dictateurs laïcs, utilisaient la violence contre les extrémistes, lourdement armés, bien financés, bien formés, et soutenus par les ennemis de ces « hommes forts ». C’est ce que dissimule le narratif traditionnellement obtus de l’Occident. Des groupes d’opposition violents formés pour déstabiliser les nations dont ils cherchent à changer le régime, deviennent la cible d’opérations de sécurité qui sont présentées dans les médias comme des « violences contre leur propre peuple ». Ce narratif a été utilisé en Libye, en Syrie, en Égypte, voire même en Tunisie. Augmentant l’attaque d’un cran, le Time évoque le témoignage d’un « chrétien anonyme » qui affirme que « si les chrétiens de Syrie avaient pris le parti de la révolution et s’étaient tenus debout, comme Jésus, en solidarité avec tous ceux qui sont opprimés par le régime, je ne pense pas que nous serions aujourd’hui dans cette situation ». Rien n’est plus absurde. Les islamistes sont le poing armé destiné au changement de régime conçu non pas par le peuple syrien, mais par les ennemis de l’État syrien. Et qui finance l’ISIS, l’Etat islamique d’Irak et de la Grande Syrie ? Les États-Unis d’Obama, l’Europe, la France, l’Arabie Saoudite, le Qatar, qui assurent l’armement de ces « modérés ». La vérité est que les États-Unis d’Obama et ses alliés financent les Frères musulmans en Égypte, et des extrémistes à l’intérieur de la Syrie et à l’étranger, afin de déstabiliser et finalement détruire des régimes peu hostiles à l’Occident. Et ils l’ont fait en toute connaissance des massacres de chrétiens qui allaient en découler. (…) Suggérer (…) que les chrétiens et les autres minorités ont mal choisi leurs alliances au détriment du développement de la justice et de la primauté du droit et de la tolérance, c’est passer à coté de la réalité : ces pays exercent déjà la tolérance pour pratiquement tout le monde, sauf pour ceux qui tentent de renverser violemment le pouvoir et veulent éradiquer le climat de tolérance parfois précaire et fragile, et la coexistence. La période de Morsi et des Frères musulmans en Égypte et les agressions contre les Coptes et les églises est particulièrement éloquente à ce sujet. Paradoxalement, il n’y a pas, dans ces pays, de choc de civilisation. Il n’y avait pas une bataille entre chrétiens et musulmans même si la pression islamique fait constamment reculer la présence chrétienne, à l’exception d’Israël, seul pays du Moyen-Orient où le nombre de chrétiens augmente. Il y a un choc entre la tolérance relativement élevée même si elle est loin d’être parfaite de ceux qui ont longtemps vécu dans la coexistence, et ceux qui cherchent à envahir ces pays grâce à des extrémistes islamistes utilisés comme une armée de mercenaires quasi inépuisable. L’Occident qui, ironiquement, se pose souvent comme le champion par excellence des droits de l’homme, de la tolérance et de la paix, se retrouve du coté des pires ennemis des droits de l’homme, de la tolérance et de la paix : les islamistes radicaux. Même s’il ne s’agit pas d’une « guerre contre le christianisme » destinée à cibler spécifiquement et à éradiquer les minorités qui ont coexisté pendant des siècles au Moyen-Orient, c’est tout de même une guerre contre le christianisme qui puise ses origines nulle part ailleurs que dans l’Europe antichrétienne et islamophile, qui tourne le dos à ses racines pour s’inventer un nouveau continent et un nouveau peuple. Comprendre cela, exposer, dénoncer la désinformation sur « l’alliance entre les chrétiens et les tyrans », d’une part, et exposer, dénoncer et informer sur « l’alliance entre les Européens et l’islam radical » est la première étape.
Source : Dreuz.info (27 avril)
Pas mal de choses que l’on avait déjà deviné. Malheureusement, Les “hauts” chrétiens eux-même n’en parlent pas assez, à commencer par le Pape. A force de la fermer (peut être par peur, quand on sait que les Etats Unis peuvent geler les comptes d’un Etat tel que le Vatican ou autre), on devient également coupable de ces massacres par ce silence…
Je suis pourtant catholique, cependant j’attends beaucoup plus de notre Eglise, notamment dans ce monde de m**** d’aujourd’hui où les chrétiens se font manger chaque jour un peu plus.
Il y a un moment où à force de tendre la joue, celle-ci vire du rouge au vert/bleu, c’est là qu’on doit se poser des questions, et c’est justement ce qui se passe actuellement.
Les chrétiens du Moyen Orient ont fait la différence entre une dictature militaire et un état totalitaire islamique contrairement aux Américains qui d’ailleurs étaient bien les seuls à croire qu’en renversant Saddam Hussein ils installaient une république démocratique. Lorsque les Américains cesseront de vouloir diriger le monde, le monde s’en portera mieux
Je n’aime pas les thèses conspirationnistes du nouvel ordre mondial..
Mais il est tout de même difficile de croire à une “énhaurme” erreur géopolitique de l’Occident au Moyen Orient.
En soutenant la rébellion contre les régimes autoritaires au motif (prétexte?) d’établir la démocratie, l’Occident, ou certains pays de cet Occident en tout cas, jouent aux pompiers pyromanes, faisant basculer ces pays de Charybde en Scylla, installant des régimes politiques islamistes et le chaos qui va avec à la place des anciens régimes autocratiques corrompus mais qui maintenaient un ordre relatif sous la chape de plomb qui permettait néanmoins à nos frères et sœurs chrétiens de vivre dans une toute relative sécurité sinon liberté, au moins leurs vies n’étaient pas en jeu au motif de leur foi minoritaire. Le printemps arabe se poursuit par un hiver chrétien glacial et aucune autorité occidentale ne peut plus maintenant faire semblant de l’ignorer. Et pourtant, à de rarissimes exceptions près, elles restent totalement muettes devant le carnage.
Accuser les chrétiens orientaux de cet état de fait est une désinformation infâme à laquelle la réputation et la qualité habituelle du Time Magazine ne nous avait pas habitués.
Cet article de M.Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info qui nous est rapporté ici par M. Hamiche est d’une pertinence remarquable pour ré informer les lecteurs.
Merci M. Hamiche de ce transfert d’info.
Les anglo-saxons ont inventé un mot pour ce genre de journaleux opéré de la honte: “presstitute”, contraction de presse et de prostitute.
On pourrait traduire avec un mot valise français calqué sur ce néologisme anglais : “la presstituée “