J’avais gardé sous le coude un petit dossier sur l’affaire de la « voiture bélier » de Tourcoing dont j’avais lu qu’elle avait été lancée contre la porte d’entrée de l’église Notre-Dame de la Marlière vers 1 h 30 (les pompiers furent prévenus à 1 h 40) au matin du mercredi 19 février dernier. Les informations parues dans la presse locale ne m’avaient pas, alors, permis de penser que l’incident pouvait être qualifié d’acte de vandalisme christianophobe et je m’étais abstenu d’en traîter. Un sentiment de doute renforcé par les réactions à tout le moins précipitées du ministre de l’Intérieur exprimant dans la journée « son entier soutien à l’ensemble de la communauté catholique de Tourcoing et du Nord, dont il partage aujourd’hui l’émotion [pour] ces faits intolérables », et du préfet du Nord, Dominique Bur, apportant « tout son soutien à l’archevêque de Lille ». Des dizaines et des dizaines d’actes christianophobes n’avaient pas, jusqu’à présent, motivé les réactions indignées de Manuel Valls… D’où ma retenue. Aujourd’hui, dix jours après l’événement, la thèse d’un acte criminel contre cette église peut être définitivement abandonnée. Il s’agit d’un banal accident provoqué par la perte de contrôle du conducteur du véhicule – une Chevrolet dont on apprendra qu’elle fut volée : sa propriétaire est désormais identifiée ; elle ignorait ce vol et à porté plainte –, qui devait rouler à vive allure et n’a pas su négocier un virage délicat. Les traces de pneus relevées par la police montrent que le conducteur a tenté de freiner mais la voiture n’était plus contrôlable et s’est encastré dans un pilier de la porte de l’église. Des témoins ont vu, après avoir entendu le choc de l’impact, trois jeunes hommes sortir de la voiture et prendre la fuite, puis l’un d’eux revenir avec un bidon d’essence dont il a aspergé la partie avant de l’habitacle – dans l’idée, sans doute, d’effacer ses empreintes – et y mettre le feu avec un briquet : l’explosion l’a d’ailleurs envoyé valdinguer à deux ou trois mètres… Évidemment, l’incendie aurait pu se communiquer à l’édifice sans l’intervention rapide des pompiers, et ce fait est, pour le coup, de nature criminelle, mais je n’estime toujours pas qu’il s’agit d’un cas de christianophobie.
Tourcoing : l’affaire de la « voiture bélier » contre une église

Oh le gentil ministre de l’intérieur !
A moins qu’il ne craigne que le maire socialiste de cette ville ne perde l’élection à venir.
La suite nous dira si cette soudaine sollicitude à l’égard des catholiques est réelle.