Ce qu’on ignore en France, c’est que 80 % des Égyptiens étaient contre les expérimentations politiques salafistes du régime de Morsi. C’est vraiment ne rien comprendre aux chiffres et n’avoir pas suivi convenablement un an d’événements politiques en Égypte, que d’exprimer des regrets, comme vient de le faire le Président Hollande, « l’échec du processus démocratique ». Il est à craindre que l’éclat de rire du peuple égyptien à de tels propose, ne parvienne pas davantage aux oreilles présidentielles, que les éclats d’indignation du peuple français depuis près d’un an… Passons donc à des déclarations un peu plus sensées…
La situation demeure très tendue en Egypte où les affrontements entre les partisans du Président déposé Mohammed Morsi et ses opposants ont fait trente morts et plus de 1 100 blessés. « Hier, les partisans des Frères Musulmans ont concentré leurs attaques contre les manifestants opposés au Président Morsi et nous n’avons pour l’heure pas de nouvelles concernant des attaques contre les chrétiens postérieures à celles après de ces derniers jours » déclare à l’Agence Fides le Père Rafic Greiche, responsable de la communication des évêques catholiques d’Égypte. Le 3 juillet, un groupe d’extrémistes avait pris d’assaut la paroisse copte catholique Saint-Georges du village de Delgia, à 60 Km de Minya.
La tension est encore accrue par la nouvelle de l’arrestation du vice Président de Morsi, Khairat el Shater, surnommé « le Machiavel des Frères Musulmans », ainsi que du salafiste Hazem Salah Abu Ismail, arrêté alors qu’il était porteur d’un million de livres égyptiennes destiné à être distribuées pour fomenter de nouveaux désordres. « La majeure partie des Égyptiens ne se fait cependant pas corrompre pour jeter son pays dans le chaos. Malheureusement, il en est qui, parmi les plus marginalisés, se laissent acheter afin de semer la violence ou qui représentent des proies faciles pour la rhétorique extrémiste » commente le Père Greiche.
Le prêtre se montre cependant prudemment optimiste quant au fait de savoir si l’Égypte parviendra à surmonter ces moments tragiques. « La majeure partie de la population veut la paix et n’était pas satisfaite du gouvernement précédent. Plusieurs mouvements salafistes sont même contraires à la violence et ne veulent pas que l’Égypte ne sombre dans le chaos et dans la guerre civile » conclut le Père Greiche.
Source : Agence Fides