Je crois entendre déjà quelques remarques mi-amusées, mi-exaspérées : notre blogueur enfourche encore sa rossinante pour aller jouter des moulins à vent, et le voilà criant « au loup » quand il n’y a point de loup… Et s’il y en avait un, précisément, de loup ? Je découvre, grâce à un lecteur que je remercie, cette publicité qu’il a reçue dans sa boîte à courriel, d’une entreprise qui vous propose, pour le cas où vous auriez envie de changer de voiture, d’en essayer une neuve gratuitement et près de chez vous… Voici la publicité en question :
Certes, et je ne l’ignore pas, le mot bible est souvent et familièrement utilisé pour bien des choses : la bible de ceci, la bible de cela. Généralement, cet usage galvaudé du mot s’attache à des ouvrages qui font autorité : la bible du grand voyageur, la bible de l’amateur de bordeaux, la bible du barbecue (mais si, mais si…), etc. Toutefois, l’usage veut que dans ces applications particulières on orthographie le mot avec une initiale minuscule. Dès lors qu’on utilise l’initiale avec une capitale, le mot ne peut renvoyer qu’au Livre saint des chrétiens et à rien d’autre. C’est pourquoi j’estime la publicité commerciale et le nom de cette entreprise AutomoBible.fr, avec le B en capitale, déplacés. Les jeux de mots – car il ne s’agit ici que d’un simple jeu de mots pour le “concepteur” de ce titre, le service proposé ne renvoie pas à quelque chose qui ait une autorité en matières d’exhaustivité ou d’excellence –, ne sont pas toujours admissibles. Il est possible que AutomoBible en fasse rire ou sourire certains. Pas moi.
Moi non plus ça ne m amuse pas
Quand j’étais enfant il y avait l’Histoire Sainte et l’Evangile.
La Bible c’était chez les protestants.
Je sais maintenant qu’il y a des catholiques qui citent ce nom même quand il s’agit de l’Evangile ou qu’ils y incluent les 4 évangiles.
De plus il y va de plusieurs Bibles , éditées ou nouvellement éditées selon interprétations ou sensibilités pour des rapprochements ou des interprétations à la mode.
Influence du Talmud avec ses questionnents incessants?
Alors la Bible de l’automobiliste , du routard, du gourmet ou du camping ?
Le catholique pratiquant que je crois être n’est pas concerné .
La Sainte Bible a toujours été pour l’Église Catholique l’ensemble de l’Ancien et du Nouveau Testament, rédigés à différentes périodes de l’Histoire sous l’inspiration directe du Saint Esprit. Autant la lecture du NT, dans une édition admise par l’Église est facile et plus que recommandée, autant celle de l’AT, du fait de la diversité de son écriture passant du réalisme le plus terre à terre à la mystique la plus haute sans qu’y soit explicitée la Révélation de l’Amour Divin (et pour cause), n’était conseillée qu’à des esprits bien avertis de l’interprétation exacte qu’en fait l’Église. Celle-ci, dans un effort constant, veut proposer à ses fidèles des traductions fiables et de lecture aisée des textes qui constituent une facette du Dépôt de la Foi laissé à sa garde. Des Septantes à saint Jérôme, de la Vulgate à la Bible de Jérusalem, les traductions se succèdent avec son assentiment critique, la dernière version française recommandée étant celle dite “du chanoine Crampon”, éminent jésuite qui l’a initiée avant sa mort.
Si le “biblion” grec veut dire “livre” au sens courant, le Livre avec une majuscule a toujours été pour le catholique, la Sainte Bible, ensemble de l’enseignement scripturaire constant de la Sainte Église.
La Bible a toujours été considérée comme le diamant de la Révélation, le reste de la Tradition constituant les clefs de lecture du texte. L’Éthiopien avait répondu à Philippe “comment pourrais-je comprendre si personne ne me guide” et Philippe lui a expliqué le texte d’Isaie avec son autorité d’Apôtre.
les Pères de l’Église, à commencer par Saint Jean Chryssostome, ont toujours recommandé la lecture quotidienne des Écritures Saintes.
Il est évident que tous ne sont pas compétents pour l’interpréter et qu’il faut pour cela se fier à l’enseignement de l’Église, concrétisé par les Conciles et les témoignages de foi des Pères. Cependant, la Bible n’a jamais été considérée comme impropre à l’élévation spirituelle du Chrétien, bien au contraire. Les Protestants ne l’ont pas inventée et sa lecture a toujours été recommandée.
Cependant, si le Nouveau Testament a pour nous une valeur immédiate et immuable, l’Ancien testament correspond aussi à la parole de Dieu mais adaptée à des niveaux de compréhension particuliers et imparfaits que l’humanité pouvait avoir de Dieu et du sens qu’Il donne à nos vies. Il s’agit de la lente et longue pédagogie de réapprentissage de Dieu et des Idéaux de vertu qu’il souhaite nous voir comprendre et accepter. L’Ancien Testament ne peut se lire comme un coran et, s’il contient des idéauxde vertu qui restent immuables et que le Christ a confirmés, des prophéties sur le devenir eschatologique de l’Homme qui sont toujours utiles, il contient aussi une Histoire racontée de manière allégorique (comme les Pères l,avaient d’ailleurs souligné) dans ses détails et des prescriptions rituelles et législatives qui sont aujourd’hui caduques et datées.
Même si ils nous détestent tous, on voit bien que ils font toujours référence au catholicisme. Ils n’ont rien inventé de mieux, les pauvres haineux qui nous envoient des gros mots à la figure.
il y a toujours eu la Bible chez les catholiques, sinon d’où la tireraient les protestants ?
elle y était d’un usage moins courant, c’est tout, mais le Nouveau Testament, donc les Evangiles, en a toujours fait partie; l’Histoire Sainte était un résumé de l’Ancien Testament, d’un accés plus difficile que le Nouveau, raison pour laquelle l’Eglise ne tenait pas à ce que n’importe qui l’utilise : l’histoire du protestantisme et de ses multiples sectes montre qu’elle avait raison
les questionnements incessants ne sont-ils pas la marque du catéchisme aussi ?
Pour moi aussi il y a l’HISTOIRE SAINTE et les EVANGILES, la Bible ne concerne pas la Catholique pratiquante que je suis , mais de toute évidence les mots ont à présent une toute autre signification… et autre usage bien évidemment.
Le “b” majuscule ne sert qu’à mettre l’accent sur le jeu de mots parce que sinon la plupart des gens ne le remarquerait même pas. Il n’y pas vraiment de raison de s’insurger.
Ambiguïté de cette pub, en effet!
On peut penser que le B capital est très prétentieux, mais aussi que Ciara a raison…