Le 13 juin, six personnes ont été tuées et environ 104 blessées au Kenya. A un quart d’heure d’intervalle, deux bombes ont explosé et provoqué des scènes de panique. Cette tragédie a eu lieu lors d’un grand rassemblement chrétien dans le parc Uhuru du centre de Nairobi, organisé par des leaders évangéliques contre le projet de nouvelle constitution du Kenya qui fait l’objet d’un référendum le 4 août prochain.
Celui-ci comporte plusieurs points controversés, comme la consécration des tribunaux islamiques kadhis dans certaines affaires de droit civil ou la légalisation de l’avortement en cas de danger pour la vie de la mère de l’enfant.
Le président kenyan Mwai Kibaki a condamné les deux attentats de dimanche et a appelé “au calme”. Tandis que les autorités ont annoncé l’ouverture d’une enquête, il a assuré que le gouvernement était déterminé à “aller au bout de cette affaire”. Mais des communautés chrétiennes évangéliques kenyanes l’ont accusé, lundi, d’être impliqué directement ou indirectement dans ces attaques. Elles n’ont “aucun doute” à ce sujet.
Le principal ténor du “non” à la constitution, le ministre de l’Éducation supérieure William Ruto, a vu dans cet incident “l’indication que certaines personnes veulent imposer leur constitution au Kenya”.
Le premier ministre Raila Odinga, partisan déclaré du “oui”, a quant à lui assuré que l’attentat représentait “un incident isolé (…) qu’il ne fallait pas lier au référendum”.
Mais dans son propre camp, un des coordinateurs de la campagne en faveur de la nouvelle Loi fondamentale, Peter Anyang Nyong’o, a suspecté “une manoeuvre pour susciter la sympathie du pays” en faveur des adversaires du texte.
3 suspects ont été arrêtés.
Côme Dubois