Dans certaines parties du monde les persécutions antichrétiennes prennent de plus en plus la tournure d’un véritable « nettoyage ethnique ou religieux », a déclaré lundi le cardinal Angelo Bagnasco en ouvrant les travaux de la séance hivernale du Conseil épiscopal permanent italien, réuni à Ancône jusqu’au 27 janvier prochain.
Dès le début de son discours, le président de la Conférence épiscopale italienne (CEI) a évoqué le massacre survenu le 1er janvier dernier devant l’Eglise des Saints (Al-Qiddissine), à Alexandrie, en Egypte, causant la mort de 23 chrétiens et fait 90 blessés.
Cet épisode, a-t-il dit, « a été probablement celui au-delà duquel l’opinion publique ne pouvait plus faire semblant de ne pas voir, le point culminant de situations de persécution vécues ces derniers temps dans plusieurs régions du monde, et dont les chrétiens ont été les victimes désignées ».
Les chrétiens, a ajouté le cardinal, sont depuis longtemps le groupe religieux qui « subit le plus grand nombre de persécutions pour leur foi. Un crescendo d’épisodes sanglants qui, au fil des mois, ont touché l’Inde, le Pakistan, les Philippines, le Soudan, le Nigéria, l’Erythrée et la Somalie. Mais les faits les plus graves ont eu lieu en Irak puis en Egypte », a-t-il relevé.
Malgré les diverses situations géopolitiques qui entourent ces faits, le Moyen-Orient, a poursuivi le président de la CEI, est certainement la région où « la tension est la plus élevée », où « la christianophobie, version la plus courante de l’intolérance religieuse, n’est pas loin désormais de prendre la forme d’un nettoyage ethnique ou religieux, bien que les chrétiens ne soient certes pas une composante ajoutée ou importée ». Pendant des siècles, cette terre, a été « un laboratoire de cohabitation entre croyances et ethnies différentes », a-t-il ajouté.
Voilà pourquoi, a expliqué le cardinal Bagnasco, « on peut et on doit poser de toute urgence la question de la liberté religieuses devant les organismes internationaux (Union européenne, ONU…), afin d’ouvrir les yeux et de les garder ouverts, en insistant pour obtenir, dans chaque Etat, un système minimum de garanties réelles pour la liberté de toutes les religions », ou alors « instituer des observatoires internationaux en mesure de contrôler ce qui se passe réellement sur chaque territoire ».
Mais pour le président de la CEI, il faudrait aussi que cette question de la liberté religieuse soit soulevée lors de discussions multilatérales, lors de rencontres bilatérales, à l’occasion de rapports informels entre représentants de divers pays.
Affirmant qu‘il existe aussi des « menaces sournoises à une liberté religieuse effective » dans les pays de tradition démocratique, à commencer par les pays européens, le prélat a mis en garde contre « les pièges subtils de l’hypocrisie » qui induisent à chercher ailleurs ce qui se produit en fait à nos portes.
Le cardinal Bagnasco faisait en autre allusion à la sentence de la cour européenne des droits de l’homme du 3 novembre 2009, qui avait rejeté la présence du crucifix dans les salles de classe des écoles publiques italiennes.
Il a ensuite parlé d’un « mal subtil » qui est en train de gagner toute l’Europe, provoquant « une lente et sourde marginalisation du christianisme, où les discriminations apparaissent parfois de manière évidentes mais aussi sous forme silencieuse en étouffant les libertés fondamentales ».
Le cardinal a également fait état de la préoccupation des évêques dans l’imposition de limites à l’objection de conscience dans des cas éthiques graves comme l’avortement.
« Marginaliser des symboles, isoler des contenus, dénigrer des personnes, est une arme pour induire au conformisme, pour calmer les positions qui dérangent, c’est troubler les sujets porteurs d’un témoignage en faveur de valeurs auxquelles ils croient librement », a-t-il conclu.
Côme Dubois (source : Zenit)
Tout arrive ! l’Eglise finit par oser soutenir les siens dans le monde et même par se risquer à rappeler ses valeurs à l’intérieur de l’Occident !
Il aura fallu des décennies de chasse aux chrétiens dans une bonne partie de la planète et des décennies de chasse aux marques de religion dans notre société : depuis longtemps et encore maintenant, on croise des prêtres sans le savoir puisqu’ils sont en tenue camouflée (moins pour passer à l’action que pour éviter les ennuis car depuis 68, comme les militaires le furent, ils étaient inquiétés quand ils sortaient “en tenue”), mon père a longuement agonisé à l’hôpital sans même un crucifix, et j’ai appris par hasard après l’avoir rencontrée à la messe depuis plusieurs mois que telle dame bien sympathique, souvent habillée de couleurs claires et variées, était une religieuse !
L’Eglise sur la voie d’une réactualisation bien pensée ? un miracle, presque…
Je partage ton discours, chère Véronique.
L’Eglise doit s’affirmer. Dieu l’aidera et nous aussi. Amen.
* Ca ne me dérange pas que nous évoluions en France dans un pays laïc. Après tout à quoi sert une foi de facade avec de gros crucifix en or si c’est pour oublier le nécéssiteux qui dort dehors ? La religion ça se porte dans le coeur pas sur la bouche.
* Par contre je suis plus soucieux d’un certain confort intellectuel chez certaines personnes içi qui se pensent “libres-penseuses” mais sont au contraire très moutonnières. Elles croient encore qu’en tirant à vue sur l’église et les croyants ont va leur remettre un joli petit brevet de courage politique.
Nous en avons tous croisés de ces pitoyables énergumènes qui ne font que reciter un bréviaire anti-catholique sans même savoir ce qui en argumente la structure. Ils vous citent Torquémada et les sorcières sans savoir que le dernier bucher catholique date de 1792 en Pologne, ils vous vomissent que les religions c’est le mal et que l’athéïsme c’est le bien sans percuter sur les 100 millions de morts causés par le nationnal-socialisme, le communisme stalinien ou Pol-pot et ses khmers rouges.
Là ils sont simplement ignorants et crédules, incapables de faire fonctionner leurs “libres pensées”.
* Mis en face des crimes commis actuellement au nom de l’islam (religion en tout point respectable) par des fous extrêmistes ils se croient malins en esquivant la réponse par un “mais c’est la faute à l’occident, on a fait pareil, c’est les américains…”. C’est un epu la même chose que sur le drame de l’esclavage : les belles jeunes âmes ne savent pas que les européens se fournissaient chez des marchands arabes approvisionnés eux même par des noirs.
Là ils sont simplement lâches et bouffés de trouille. Ils vivent dans un monde où ils se sont attribués le rôle des gentils et se decernent le droit de donner des bons points. Mais au fond d’eux ils savent bien que si ils arrêtent de donner des excuses aux uns et de criminaliser les autres par conformisme ils devraient remettre toutes leurs valeurs en question et ils ne le peuvent pas.
* Enfin pour le nettoyage ethnique en cours dans plusieurs endroits du monde bientôt ils ne restera que les aveugles militants et les professionnels de l’indignation selective à ne pas en voir la réalité… Mais ceux là il n’y en a rien à attendre de toutes façons.
Cordialement
Jean
D’accord avec ce que vous dites mais j’attire votre attention sur les faits suivants :
-il y a de la marge entre “une foi de façade avec de gros crucifix en or” et des religieux tellement laïcisés qu’on n’est pas sûr qu’ils soient encore religieux et différents des humanistes agnostiques (lesquels méritent d’ailleurs notre estime pour leurs actions charitables) ;
-permettre à des malades et des mourants d’avoir, sur option par exemple, un insigne de leur religion face à leur pauvre regard souffrant, et ce à l’intérieur même d’un établissement de l’Etat laïque, n’empêcherait pas que la présence de nécessiteux dans la rue demeure scandaleuse
-il y a donc plus d’une conception de la laïcité, et en France nous avons peut-être trop admis le : “cachez cette religion que je ne saurais voir” !
Jean, d’accord sur beaucoup de choses, mais pourquoi opposer crucifix et aide au nécessiteux? L’un et l’autre ont leur importance, et je crois que les chrétiens et l’Eglise s’efforce concrètement de donner la priorité aux nécessiteux. Et je crois que le crucifix (pas nécessairement gros et en or) n’entraîne pas “une foi de façade”.
Père SAMIR, SJ
pardon “s’efforcent”
merci à Véronique et au Père SAMIR—