C’est une affaire assez surprenante dont la ville de New York vient d’être le cadre, et qui pose, encore une fois, la question de l’interprétation de la “séparation” des Églises et de l’État aux États-Unis, jusqu’alors beaucoup moins restrictive là-bas qu’elle ne l’est en France, car il existe des jurisprudences intéressantes entre “espace public” et “bâtiment public”.
L’affaire remonte à 1994. Cette année-là, le département de l’Éducation de la Ville de New York refusa à la Bronx Household Church, une petite dénomination protestante plutôt “conservatrice” mais courageuse d’aller porter l’Évangile dans ce quartier du Bronx défavorisé et violent, de lui louer le bâtiment d’une école publique désaffectée de la ville pour qu’elle y tienne, le dimanche, ses activités cultuelles. Les bâtiments de cette école publique ne servait à rien, mais la Ville de New York estima, pour faire simple, qu’il était contraire à la règle de séparation entre les Églises et l’État de louer un bâtiment public pour qu’y soit célébré un culte religieux. L’Alliance Defense Fund, une association très active dans la défense de la liberté de religion, a pris en main le dossier juridique et fait un procès à la Ville de New York. Après seize année de procédure, la Cour suprême des États-Unis a refusé d’entendre le cas, laissant implicitement le dernier mot au jugement d’appel d’un tribunal fédéral déclarant que le refus de la Ville de New York ne portait pas atteinte à la liberté de religion. Une décision qui ruinait les espérances de la Bronx Household Church mais abolissait aussi un ancien usage de location de bâtiments municipaux à des congrégations religieuses, ce qui en mettrait à la rue 160 pour la seule ville de New York selon certaines sources.
En manière de protestation contre cette décision politico-juridique, une cinquantaine de protestants mécontents dont sept pasteurs (compris un pasteur conseiller municipal du Bronx), se sont réunis le 5 janvier devant le siège du département juridique de la Ville de New York, curieusement installé au n° 100 de la Church Street, pour une prière de rue. À peine ont-ils eu le temps de s’agenouiller pour réciter une prière, que les sept pasteurs étaient arrêtés pour entrave à la circulation et menottés par la police municipale. Ils ont tous été relâchés, mais on ignore encore si la Ville de New York portera plainte contre eux.
Daniel Hamiche
Source : CitizenLink
Aurait-on entendu parler aux Etats Unis de la “laïcité à la française”? Notre notoriété en la matière passerait-elle les frontières, et même l’Atlantique? En matière d’intolérance laïcarde nous pouvons certes donner des leçons!
C’est pas un musulman que les Américains ont élu en Obama ? J’ai entendu parler d’un truc comme ça ?