Un lecteur, que je remercie, me signale cet article paru hier sur SudOnline, le portail de Sud Quotidien de Dakar, sous la plume d’Ibou Fall. C’est remarquable, intelligent et… plein d’enseignement…
On en apprend tous les jours, décidément… Stupeur, donc, avant-hier, à la lecture de la “une” du Populaire : « le pasteur brésilien convertissait des enfants au christianisme ». Le surtitre en rouge (faut bien que ça saigne) nous annonce qu’il a été « arrêté (la veille) à Mbour et déféré au parquet de Thiès avec son assistante ». Bien sûr, je panique. A mon âge, découvrir un matin de décembre, à quelques jours de la Nativité, qu’adorer le Christ est un crime sévèrement puni par la loi, ça m’en bouche un coin.
José Dasylva et son assistante Zeineide Novais, puisqu’il faut citer leurs noms, « ont fait apostasier dix-sept enfants musulmans ». Ça, c’est pour le crime principal. Pour saler la note, le tandem diabolique est de surcroît accusé de « détournement de mineurs, séquestration et mauvais traitements ». Les mauvais traitements en question ? Je vous le livre en mille : « cette association a ouvert un centre où ils accueillent (sic) des enfants de la rue et des talibés [un enfant qui apprend le coran]. L’association a ainsi recruté dix-sept enfants pour les faire subir (sic) une formation de deux à trois mois à Ndakarou sur des métiers (sic) aussi divers que la menuiserie, la couture… ». J’avoue ma perplexité et ma déception. Je m’attendais plutôt à des histoires de pédérastie et pédophilie dégoulinantes de sperme et de sang.
Rien de tout ça. Une honnête initiation à un métier honorable, c’est là, le mauvais traitement. Il n’est pas du tout question de coucheries malvenues, de bastonnades nocturnes. Juste une envie de donner un métier à ces enfants que la société sénégalaise a oubliés.
Et puis, un de ces matins où le destin fait des caprices, les parents des concernés, subitement soucieux de la sauvegarde des âmes de leur progéniture, découvrent l’abomination.
Y’en a même un, Abdou Fall dans le civil, qui tombe dans les pommes quand il apprend que son enfant ne se prend plus pour un esclave d’Allah et adorateur de Son Prophète. Il serait mort d’infarctus, ce pauvre Abdou Fall, qu’on ajouterait l’homicide au chapelet des délits du pasteur brésilien.
Voyez-vous ça : un pasteur qui essaie de convaincre quelques brebis vachement égarées, d’emprunter le chemin qu’il considère comme le plus sûr pour le salut de leurs âmes. Ça équivaut à arrêter un imam qui prêche le vendredi pour attirer le maximum de mécréants dans les mosquées.
Ça fait quand même drôle quand on sait que les oustazs [oustaz : prénom que se donnent beaucoup de prêcheurs musulmans au Sénégal] qui peuplent notre pays jusque dans ses coins les plus reculés asservissent, bastonnent et même, parfois, violent des enfants dans le silence le plus totalement coupable. Que des gourous, sous le couvert de confréries, coupent des enfants de leurs familles parce qu’elles ont renoncé depuis longtemps et en font leurs esclaves qui revendiquent la loyauté au maître et lui reconnaissent le droit de vie et de mort…
Les religions, quand bien même elles prônent un dialogue interreligieux, sont en compétition. Chaque apostat, dans quelque confession qu’il aille, est la confirmation que la Vérité réside dans sa nouvelle famille.
Chez nous, au Sénégal, ça va plus loin : à l’intérieur d’une même confrérie, la rivalité est féroce. Plus on compte de talibés, plus on revendique sa légitimité dans le patrimoine spirituel des fondateurs et plus on est en droit d’exiger des faveurs des pouvoirs publics. Passeports diplomatiques, voitures officielles, subventions à des cérémonies religieuses, couverture médiatique. Effectivement, on n’est plus dans le spirituel…
Le vrai crime de José Dasylva est d’être brésilien. Aucun gendarme sénégalais n’oserait toucher à un citoyen américain
Source : SudOnline.sn
Inutile de tourner autour du pot: il est tout simplement interdit d’être un non musulman dans un pays à majorité musulmane. Au mieux on est “toléré”. Ce mot doit être compris dans sa version littérale et non le sens que lui donne aujourd’hui la novlangue. Et là les mots comme “discriminations” et “stigmatisation” prennent à leur tour tout leur sens et leur véracité. Mais tout ceci les Français ne tarderont pas à le comprendre par le vécu: il faut juste une petite cinquantaine d’années à tout casser.
Cela me fait penser à l’histoire d’un ami Egyptien copte qui me racontait qu’il avait du lui et sa famille abandonner son logement en urgence et sans rien avoir derrière car ses voisins musulmans ne supportaient pas l’idée que de l’eau impure puisse dégouliner de son linge pendu à la fenêtre sur le leur. Il a du abandonner son domicile après des menaces de mort crédibles sur lui et ses enfants. Voilà: c’est cela la tolérance musulmane.
L’article dit “Le vrai crime de José Dasylva est d’être brésilien”. Je dirai autrement: son crime est de ne pas être musulman!
L’islam, partout où il domine, ne tolère pas les autres. Dernièrement, c’est en Algérie qu’il y a eu des histoires similaires. On en a profité pour renforcer la loi qui “protège” ces pauvres musulmans. Bien avant le renforcement de la loi, le prosélytisme autre que musulman était interdit dans ce pays. Aujourd’hui, l’Etat se donne les moyens de mettre en prison “légalement” tous ceux qui ne sont pas dans le moule islamique. Religion de paix et de tolérance???
[modéré] ! Nul doute qu’il s’agit d’une religion sataniste !
Les Talibés puent, sont sales, vêtus de haillons. Tôt le matin, ils se répandent par groupes dans les rues, aux carrefours, stations service… Souvent avec une grosse boîte de conserve vide sous le bras, ils mendient un peu de riz, un bout de pain, quelques pièces. Certains sont vraiment très jeunes, l’âge de rentrer à l’école primaire.
D’où viennent-ils ? Une version : des parents ayant du mal à joindre les deux bouts se débarrassent de leurs enfants en les refilant à des « cheikhs ». Pour aider à comprendre cette situation : j’ai bien connu un Sénagalais, sans travail depuis longtemps, un électricien ayant perdu son emploi pour vol de matériel, qui avait 9 enfants (et 2 femmes). Celui là, un indécrottable voleur : une fois, je l’ai vu passer en calèche (il y en avait beaucoup dans cette ville, Louga, -où j’ai vécu deux ans en 2003/2005-, qui faisaient le taxi), avec un lit ; il venait de voler le lit de sa propre mère, que j’aimais beaucoup…
Je cite l’article : « Je m’attendais plutôt à des histoires de pédérastie et pédophilie dégoulinantes de sperme et de sang. » Je confirme ces histoires dans le milieu des Talibés ; la presse ne se fait que très exceptionnellement l’écho de ce genre de choses, dont se rendent coupables les « cheikhs ». Les Talibés, un scandale oublié alors qu’il est quotidiennement sous les yeux des Sénégalais. Et évidemment, ils n’apprennent rien, même pas le Coran.
J’avais sympathisé avec un Talibé, plutôt jeune chef de bande goguenard, et dur. Il faisait régner l’ordre chez les autres quand ils se disputaient quelque trésor. Je l’appelais « Chef-Talibé ». Régulièrement, je lui donnais de l’argent (et ce n’était pas des piécettes…) et j’achetais de la nourriture pour lui et ses copains. Je vivais avec une Sénégalaise, elle n’était pas du tout d’accord avec mon comportement vis-à-vis des Talibés. Si j’avais été seul, j’aurais bien été capable d’en héberger 2, 3, 4 … (je suis un peu fêlé), au moins histoire qu’ils apprennent ce qu’est prendre une douche.
Pour me retrouver accusé de « détournement de mineurs » comme ce pasteur Brésilien ?
J’ai eu finalement des ennuis avec la justice sénégalaise, pour de toutes autres raisons (liées à mon boulot), tout aussi incroyables, mais ceci est une autre histoire…
Pour ce qui de voitures de chefs de confréries, c’est du genre aussi long qu’une voiture de président des Etats-Unis. Témoignage oculaire.
Addendum : signification du mot « talibé ». Ce mot vient de l’arabe « talaba », demander, désirer, requérir. Tâlib signifie « étudiant », « élève » (mais il y a un autre mot, plus usité pour « élève »). A l’origine, « tâlib » est le demandeur ou étudiant de « science » coranique. Pluriel : toullab et aussi talabah, cf. les Talibans d’Afghanistan.
C’est toujours la même chose : témoigner sans prosélytisme. C’est exigeant mais c’est ça qui porte de vrais fruits…les catholiques sont bien plus forts dans cet exercice, même si parfois les brebis s’impatientent à la porte de l’Eglise….
C’est aux musulmans eux-mêmes, devenus adultes de se convertir, quitte à fuir leur pays….
@Amie5978
Il me semble que le mot “prosélytisme” vous fait peur. Il ne le devrait pas. Mais il est vrai qu’il en va du prosélytisme comme du cholestérol : il y a le bon et le mauvais…
En lisant, je finis par regretter que le Soudan ne soit plus colonisé! ces enfants ont vraiment perdu en éducation et dignité de naître dans ce pays aujourd’hui
Si les apôtres avaient voulu “témoigner” sans prosélytisme, il n’y aurait pas de christianophobie: il n’y aurait pas de christianisme du tout…on serait bien tranquille, pas vrai?