Louisville (Kentucky). Un astronome se plaint d’avoir été écarté du prestigieux poste de directeur d’un nouvel observatoire de l’Université du Kentucky en raison de sa foi chrétienne et de sa réputation de sceptique – auprès de ses collègues – à l’égard de la théorie de l’évolution.
Martin Gaskell avait rapidement été pressenti pour ce travail par le Comité de recherche de l’Université : il était en tête d’une liste de candidats et un membre du Comité explique qu’“il était carrément le favori” pour ce poste.
Mais d’autres membres du Comité de recherche ont ouvertement craint que sa foi chrétienne n’entre en conflit avec sa fonction et ses obligations de scientifique, le jugeant “proche des créationnistes” et “potentiellement évangélique” (sic).
Même si Gaskell jure qu’il n’est pas “créationniste”, il se plaint d’avoir vu sa candidature à l’UK’s MacAdam Student Observatory rejetée il y a de cela trois ans, à cause de son appartenance et de ses convictions religieuses mais aussi de déclarations ayant été perçues comme critiques à l’égard de la théorie de l’évolution.
Gaskell a attaqué l’Université en justice, invoquant comme préjudices une perte de revenu et un désarroi émotionnel. Le mois dernier, un juge a estimé non recevables les arguments de l’Université, permettant à l’affaire d’être jugée sur le fond le 8 février 2011.
“Il n’y a pas de doute sur le fait que Gaskell était le candidat le plus en vue pour ce job” écrit le juge de district Karl S. Forester dans son arrêt.
Gaskell a appris plus tard que des professeurs avait discuté de ses opinions religieuses supposées durant le processus de sélection. A l’Associated Press, il a expliqué par courriel qu’il ne ressentait aucune frustration mais que “les Universités n’ont pas à discriminer les individus en raison de leur appartenance religieuse”.
Des scientifiques de l’Université ont en effet débattu par le biais de courriels sur la question de savoir si la foi de Gaskell interférerait avec ce travail. Des messages électroniques à portée publique selon l’arrêt de la cour.
Le débat a fait rage, comme en témoignent les courriels de ces professeurs de biologie cherchant à convaincre leurs collègues du Comité de recherche de l’Université de refuser la candidature de Gaskell et évoquant un musée controversé basé sur la Bible qui venait alors juste d’ouvrir dans le Kentucky.
“Nous pourrions aussi bien avoir le Musée de la Création comme extension, ce serait pareil” que d’avoir Gaskell à la tête de l’observatoire, écrit le professeur de biologie James Krupa à un collègue en octobre 2007. Le musée avait fait les manchettes des journaux du pays en raison d’expositions affirmant la réalité de la Création telle que décrite dans la Bible.
Des professeurs de science ont également cité dans leurs mails une conférence intitulée “Modern Astronomy, the Bible and Creation”, donnée par Gaskell à l’intention des “chrétiens et des personnes intéressées par la Bible ou par les questions scientifiques…” selon un compte-rendu de son exposé. Gaskell a expliqué à l’Associated Press qu’il avait été invité à donner cette conférence au Royaume-Uni en 1997 et que les organisateurs avaient lu ses notes.
L’exposé rend compte des propos de grands scientifiques sur Dieu et de leur interprétation de la Création dans le livre de la Genèse. Dans ses notes, Gaskell mentionne l’évolution, expliquant que la théorie du même nom a “des problèmes scientifiques significatifs” et comporte “des hypothèses et des extrapolations injustifiées à connotations athées”, selon l’arrêt de la cour.
Gaskell a été brièvement interrogé sur cette conférence durant son entretien d’embauche à la direction du nouvel observatoire en 2007, entretien mené par le président du Département de physique et d’astronomie, Michael Cavagnero, selon la déposition du chercheur chrétien. Il y explique avoir ressenti ces questions relatives à la religion durant l’entretien comme “inappropriées”.
“Je pense que si j’avais un tel document et si dedans, je me faisait l’avocat de l’athéisme… je ne pense pas que ça aurait posé un problème”, déclare-t-il à propos du compte-rendu de sa conférence.
Des professeurs de science ont également exprimé leur inquiétude pour l’image de l’Université du Kentucky de voir Gaskell se faire embaucher comme directeur du nouvel observatoire.
Un professeur d’astrophysique, Moshe Elitzur, a écrit à Cavagnero que l’embauche serait une “énorme erreur en terme de relations publiques”, selon un courriel de Cavagnero cité par la cour.
“Moshe prévenait qu’il ne serait plus là un mois avant que le [Lexington] Herald-Leader ne titre ‘UK hires creationist to direct new student observatory’ (‘L’Université du Kentucky embauche un créationniste pour diriger le nouvel observatoire”)“.
Le porte-parole de l’Université, Jay Blanton, n’a pas souhaité commenter cette affaire.
Pourtant, Gaskell a expliqué qu’il n’était pas “créationniste”. Quand à ses opinions sur l’évolution, elles correspondent à celles d’autres chercheurs en biologie. Dans les notes de sa conférence, Gaskell prend également ses distances avec les chrétiens qui croient que la terre a quelques milliers d’années, jugeant ces assertions “sans fondement scientifique pour la plupart d’entre elles”.
“Le procès de Gaskell est révélateur des tensions grandissantes entre la religion et la science sur les campus d’établissements d’enseignement supérieur et partout ailleurs” juge Steven K. Green, professeur de droit et directeur du Center for Religion, Law & Democracy de l’Université de Willamette à Salem, dans l’Oregon.
“Je pense que cela reflète une phénomène : les différentes parties campent davantage sur leurs positions” explique Green qui constate les inquiétudes grandissantes de “la communauté des biologistes et plus généralement de la communauté scientifique” qui se sentent menacées par “les attaques de plus en plus courantes” des “créationnistes”. “Et vice-versa dans une certaine mesure” déclare-t-il.
Gaskell était parfaitement qualifié pour ce nouveau travail à l’Université du Kentucky, selon le procès-verbal de la cour, parce qu’il avait supervisé la conception et la construction d’un observatoire à l’Université du Nebraska-Lincoln. Il avait également conseillé l’Université du Kentucky pour l’édification du complexe MacAdam. Il enseigne actuellement à l’Université du Texas.
Son avocat, Frank Manion, juge que ses collègues de l’Université du Kentucky ont collé un peu trop vite l’étiquette de “créationniste” à Gaskell.
“Malheureusement, trop de gens s’arrêtent sur l’idée que vous devez être un extrême d’un camp ou de l’autre” explique Me Manion, qui travaille à l’American Center for Law & Justice (site), une organisation qui défend notamment la liberté religieuse et qui aide Gaskell dans son combat judiciaire contre l’Université du Kentucky. “Ils disent : ‘vous ne pouvez pas être croyant et en même temps accepter l’évolution’, ce qui est évidement faux. Gaskell en est le parfait exemple.”
Côme Dubois (source : Associated Press via OneNewsNow)
Je connais un cas du même acabit. A l’université de Strabourg, il y a un ancien professeur qui est proche des franciscains, M. Rapp. Il n’a eu aucune promotion de toute sa carrière car tout le monde savait qu’il était catholique. Et plus encore, à un collègue catholique avec qui il s’entendait bien, on a dit : “si vous voulez telle promotion, évitez de dire que vous êtes l’ami de M. Rapp.”
CQFD.
Et oui, les amis en Christ…, nous sommes en plein dans ce que nous annoncent les Saintes Ecritures. Le rejet des Chrétiens et de Jésus s’accentue. Les temps sont proches….. Amen.