La question des conversions forcées de chrétiens à l’islam en débat au Pakistan
Une information très intéressante de l’Agence Fides d’hier. D.H.
Le ministre Akram Gill et le cardinal Renato Martino, président émérite du Conseil Pontifical Justice et Paix et président de l’Institut Dignitatis Humanæ à Rome (novembre 2011)
La Commission nationale pour les Minorités, organe gouvernemental du Pakistan, dédiera une rencontre spécifique à la difficile question des conversions forcées à l’islam. C’est ce que confirme à l’Agence Fides le ministre d’État chargé de l’Harmonie interreligieuse, le catholique Akram Gill, expliquant que « les parlementaires appartenant aux minorités religieuses de l’Assemblée nationale et des assemblées provinciales ont signalé à plusieurs reprises au Ministère cette question délicate qui touche la liberté de conscience et de religion ». Suite à ces requêtes, la Commission pour les Minorités, présidée par le même ministre Gill, et formée de représentants de toutes les communautés religieuses, se réunira au cours des prochains jours pour examiner le phénomène, en comprendre les dimensions et la portée et étudier des stratégies permettant de l’endiguer.
La question des conversions forcées à l’islam concerne surtout les femmes des communautés chrétiennes et hindoues qui constituent au Pakistan les deux principales minorités religieuses : sur 180 millions d’habitants, 95 % environ sont musulmans, 3 % chrétiens et moins de 2 % hindous.
Le ministre explique à Fides que « la question des conversions forcées est une plaie qui ne peut être tolérée ni au sein des institutions, ni dans la société ni même au niveau religieux. Nous savons que l’islam est une religion libérale et que personne ne peut ou ne doit contraindre un autre être humain à changer de foi. Nous voulons assurer le plein respect de la liberté de culte et de religion ».
Selon des données recueillies par l’Agence Fides, près de 700 chrétiennes sont enlevées chaque année au Pakistan et contraintes par la force à se convertir à l’islam. La majeure partie des cas s’enregistre au Punjab, province centrale du Pakistan où l’extrémisme islamique prospère dans la société et le monde politique. Une religieuse catholique qui aide les victimes des conversions forcées au Punjab et a demandé à conserver l’anonymat pour raisons de sécurité, raconte à Fides qu’elle reçoit en moyenne la nouvelle d’un cas par semaine. Selon la religieuse, le phénomène s’accroît pour différentes raisons : « Tout d’abord, les femmes sont considérées comme une marchandise sans valeur et celles des minorités religieuses sont doublement soumises à l’esclavage ». En outre, « la crise économique et la pauvreté poussent de nombreuses personnes à rechercher un refuge dans la foi et la conversion d’un nouveau fidèle à l’islam est considérée comme une action méritoire pour obtenir le paradis ».
Les femmes hindoues qui subissent le même traitement sont, selon des estimations réalisées par des ONG du Sindh, environ 400 par an. Raison pour laquelle le nouvel archevêque de Karachi, S.E. Mgr Joseph Coutts, a demandé à la Commission Justice et Paix de son diocèse d’effectuer une recherche et de réaliser un rapport spécifique sur le phénomène attendu que la communauté pakistanaise hindoue vit, en grande majorité dans la province du Sindh dont Karachi est la capitale.
Daniel Hamiche est journaliste et président de l’association Amitié catholique France/États-Unis. Il a lancé, en 2007, le blogue Americatho (aujourd’hui membre du portail de réinformation Riposte Catholique). Il est administrateur et rédacteur du blogue L’Observatoire de la Christianophobie.
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