Mgr Santiago Agrelo Martinez, O.P., archevêque de Tanger (Maroc), a accordé un entretien, le 18 mai dernier, à l’agence Apic. Le constat qu’il porte sur l’impossibilité d’évangéliser les musulmans en dit long sur la liberté religieuse dans le royaume shérifien… Extraits. D.H.
« L’avenir de cette Église [au Maroc] (…) n’est pas radieux. Elle manque de personnel et sent le poids des années, ce qui pourrait rendre sa présence aléatoire. Bénéficiant d’un “dahir” (décret royal) du roi Hassan II, l’Eglise catholique au Maroc a un statut juridique qui lui permet de développer ses activités de culte et ses œuvres sociales dans les étroites limites de la légalité du pays. Cependant, dans le Royaume chérifien, où le roi porte de titre de “Commandeur des croyants” (Amir al-Mouminine), les lois contre le prosélytisme interdisent aux chrétiens tout travail d’évangélisation (…). Dans mon pays d’origine, en Espagne, il y a encore de nombreux chrétiens qui pensent que nous devons agir contre ces lois anti-prosélytisme qui violent la liberté de conscience des individus. Certes, en tous lieux, évangéliser, c’est nécessairement servir, mais auprès des musulmans du Maroc, c’est uniquement servir… (…) Il y a dans ce pays des lois anti-prosélytisme, que je considère comme injustes, car elles nous empêchent de manifester concrètement et publiquement ce à quoi nous croyons (…) Si on est citoyen marocain, on ne peut être que musulman ou juif. Les chrétiens ne sont que des étrangers. Il est interdit de prêcher en dehors de la communauté, c’est un fait et c’est la loi. La prudence et l’efficacité nous conseillent d’être respectueux des lois. Je ne connais pas de conversions de Marocains dans l’archidiocèse de Tanger (…) Au Maroc, le paradoxe que nous vivons, en tant que chrétiens, dans notre relation avec le monde musulman, c’est que nous portons l’Évangile de la liberté, de la lumière et de la grâce à des personnes que, légalement, nous n’avons pas le droit d’évangéliser. »
Source : Apic
“Je ne connais pas de conversions de Marocains dans l’archidiocèse de Tanger” : en fait, il y en a, mais uniquement au protestantisme. Le statut officiel de l’Eglise au Maroc l’empêche d’évangéliser, ce qui viole le message du Christ : “Allez, et de toutes les nations faites des disciples”. Un message auquel les évangélistes sont toujours attachés. Parfois, la diplomatie du Vatican est un obstacle à l’évangélisation. Selon le droit canon, l’Eglise au Maroc devrait être souterraine, comme les églises protestantes, et non officielle.
Mgr Martinez doit être prudent et on le comprend. Qu’il lise, s’il peut s ele procurer en Europe ou ailleurs “Le Christ s’est arrêté à Tizi Ouzou” de Salah Guemriche. C’st un livre qui évoque les nombreuses conversions de musulmans au christianisme – et parfois au catholicisme, j’en connais au Maghreb ou en France – au Maroc, ailleurs au Maghreb et dans les banlieues européennes.
Le plus piquant est que l’auteur n’est pas lui même chrétien. Mais son travail d’enquête me semble honnête et sérieux.
J’en profite pour faire auprès des franciliens la pub de la Nuit des témoins à Notre Dame de Paris le 25/5 à 20h. L’occasion de prier aussi pour les Chrétiens du Maroc. Eudp avec eux
Si la structure religieuse officielle passe difficilement, l’Evangile, lui, fait quand même son travail et remplit sa mission car le Seigneur marche devant.
Pour un marocain, l’islam est leur patrie il y a désertion trahison dans une conversion; on ne peut parler que de connaissance préalable à une conversion tant que l’islam ne sortira pas de la politique
Il n’y a pas de conversions de Marocains dans le diocèse de Tanger parce que l’évêque de Tanger ne veut pas baptiser de Marocains et ne veut pas non plus que cela se fasse dans son église. On peut appeler cela de la prudence. Mais, de la part d’un missionnaire dont la mission est au Maroc, cela ressemble davantage à une lâche abdication. Quand on ne veut pas affronter les ennemis du Christ, il ne faut pas prétendre au titre d’évêque.