et s’intéresse plus particulièrement aux profanations de tombes chrétiennes. Il donne la parole à Jacky Cordonnier, historien des religions et membre de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les mouvements sectaires.
Au regard des chiffres recensant les profanations, on s’aperçoit que les lieux de culte chrétiens sont les principaux visés…
Tout à fait… Entre 90 et 95 % des lieux de culte profanés sont chrétiens. Soyons très clairs : toute profanation est abjecte ; quelle que soit la confession religieuse qu’elle vise. Il faut toutefois souligner que le traitement politique et médiatique peut être variable selon les lieux de culte profanés. De façon générale, et on a encore pu le constater ces dernières semaines,on focalise davantage l’attention lorsqu’il s’agit des carrés musulmans ou juifs que pour les lieux chrétiens. Les exemples ne manquent pas pour confirmer cette tendance.
Comment peut-on l’expliquer ?
Difficile à dire. Dans le cas de profanations de lieux juifs ou musulmans, ces agressions prennent immédiatement une connotation raciste. Ce qui n’est pas le cas dans les profanations de lieux chrétiens, que l’on n’associe pas à une atteinte raciale. J’ajoute à cela, que bien souvent, le vocabulaire employé n’est pas le même. Ecoutez les médias : si l’on parle de lieux chrétiens, on évoquera – sauf exception – des actes de vandalisme. Pour les autres religions en revanche, on parlera davantage de profanation.
Selon Métro, il y a eu en 2007 151 profanations antichrétiennes, 8 profanations antimusulmanes et 5 profanations antisémites. En 2008, 269 profanations antichrétiennes ont été répertoriées ainsi que 13 profanations antimusulmanes et 3 profanations antisémites. Enfin, en 2009, ce sont 216 profanations antichrétiennes qui ont été déplorées contre 6 profanations antimusulmanes et 4 profanations antisémites.