
Les députés européens ont condamné les persécutions et les discriminations basées sur l’orientation religieuse lors d’un débat, mercredi 19 janvier. Ils ont voté une résolution dans le même sens le lendemain.
Ouvrant le débat, la Haute représentante de l’Union européenne (UE) pour les affaires étrangères, Catherine Ashton, a assuré que l’Union ne « fermerait pas les yeux ». Elle a condamné les exactions commises en Irak et en Egypte ainsi que l’assassinat de Salmaan Taseer, gouverneur de la région du Punjab au Pakistan.
« Il ne faut pas tomber dans le piège que les extrémistes et les terroristes nous tendent», a-t-elle mis en garde. « La communauté internationale doit présenter un front uni basé sur la valeur universelle qu’est la liberté de religion et de croyance ».
Au nom du Parti populaire européen, l’Allemand Elmar Brok a demandé à l’UE de rester ferme sur ses positions. Faisant référence à l’endroit où est né le christianisme, il a mis en garde contre la disparition de « 2 000 ans de tradition ». Il s’est également inquiété de ce que Bethléem, la ville de naissance de Jésus, pourrait se trouver dépourvue de chrétiens si la tendance actuelle se poursuit. Enfin, il a soulevé les difficultés auxquelles font face les chrétiens en Chine.
L’Autrichien Hannes Swoboda (Socialistes et démocrates) a condamné fermement les attaques contre les chrétiens au Moyen-Orient. Il a également tiré la sonnette d’alarme à l’égard de l’islamophobie grandissante en Europe.
Représentant le groupe des démocrates et libéraux, la Néerlandaise Marietje Schaake a dépeint un tableau très noir de la situation et critiqué une violence qu’elle a qualifié de « terroriste » et de « criminelle ».
La Française Nicole Kiil-Nielsen (Verts) a souligné le droit fondamental de l’être humain à pratiquer la religion qu’il souhaite – ou de ne pas en avoir. Elle a appelé l’Europe à ne pas se laisser dicter son agenda par les extrémistes ni d’avoir une mauvaise image des musulmans. Elle a précisé enfin que les chrétiens du Moyen-Orient ne représentent pas plus les gouvernements européens que les musulmans en Europe ne représentent le Moyen-Orient.
Le Polonais Konrad Szymański (Conservateurs et réformateurs européen) a remercié Catherine Ashton pour la fermeté de sa position. Il a souligné que la voix de l’Europe devait être forte et entendue sur la scène internationale et que la façon dont les chrétiens sont traités devait jouer un rôle dans les accords internationaux passés par l’Union européenne.
Le Chypriote Kyriacos Triantaphyllides (Gauche unitaire européenne) a attiré l’attention du Parlement sur la Charte des droits fondamentaux des Nations unies, qui mentionne explicitement la liberté de culte.
Au nom du groupe Europe de la liberté et de la démocratie, l’Italien Fiorello Provera a critiqué une « discrimination permanente des chrétiens au Moyen-Orient ». Il a déploré qu’en Irak ou en Egypte ils soient écartés des fonctions dirigeantes et qu’ils ne puissent construire d’églises. Selon lui, les discriminations et violences ont fait fuir 600 000 chrétiens d’Irak.
Jeudi, les députés ont voté une résolution “sur la situation des chrétiens dans le contexte de la liberté de religion”. Ils demandent “aux autorités pakistanaises de libérer sur le champ Asia Bibi“ et au président Zardari “d’user de son autorité constitutionnelle pour la gracier”, au cas où la sentence serait maintenue à l’issue de son procès en appel.
Le Centre européen pour la justice et pour le droit (CEJD, site) s’est immédiatement félicité de ce vote et a recommandé au Conseil de l’Europe et à ses Etats membres :
– d’exprimer leur engagement solennel de défendre les Chrétiens au Proche-Orient et dans les autres régions où ils sont persécutés ;
– d’accorder une attention particulière à la situation des communautés chrétiennes dans le monde, à travers la promotion d’un engagement stratégique des pays concernés sur la base des traités internationaux de droits de l’homme ;
– de prendre particulièrement en compte la situation des communautés chrétiennes lorsqu’ils élaborent et mettent en œuvre des programmes de développement, de coopération et d’aide avec des Etats tiers, ainsi que lorsqu’ils établissent des rapports sur les droits de l’homme ;
– de développer une politique globale relative aux demandes d’asile fondées sur la religion, notamment en incluant la liberté religieuse dans les rapports par pays et les lignes directrices, et en reconnaissant la situation spécifique des minorités religieuses et des convertis ;
– de développer une politique globale relative afin de limiter l’exode, en particulier en accordant un soutien matériel aux Etats et aux communautés qui accueillent localement les minorités chrétiennes (comme les Chrétiens syriens, les Kurdes, etc.) et d’aider au retour des réfugiés chrétiens dans leur pays natal ;
– d’affecter plus de fonds pour les activités du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés et pour l’aide humanitaire apportée par les organisations qui soutiennent les Chrétiens persécutés ; enfin
– de continuer à promouvoir le dialogue et le respect mutuel entre les communautés, notamment en développant des programmes d’éducation et en distribuant des supports d’information qui traitent des stéréotypes et des préjugés antichrétiens.
« Les minorités chrétiennes subissent la plus grande partie des attentats violents et des autres formes de discrimination. Si le christianisme est éradiqué du Proche-Orient non seulement ces sociétés pâtiront du manque de diversité et de charité, mais l’intolérance actuelle à l’égard de toute minorité religieuse va empirer. Le Conseil de l’Europe doit s’engager pour la défense des minorités chrétiennes, particulièrement au Proche-Orient » indique encore Grégor Puppinck, Directeur du CEJD.
Côme Dubois (source : Parlement européen)
De temps à autre, les cris des victimes montent jusqu’au trône des puissants. Loué soit Dieu !
Philippe (philippe pas régnier) a dit : Enfin ça bouge un peu; Espérons que ce ne soit pas des paroles en l’air destinées à calmer le jeu. Gloire à Toi Seigneur Jésus.
Il est grand temps que l’ Occident se souvienne que les chrétiens du Moyen Orient sont les témoins vivants de la venue du Christ sur terre.Ils sont pourchassés malmenés ; nous devons les secourir et les aider à rester sur la terre de leurs ancêtres.
C’est ce que nous attendions de la part du Parlement européen. Cependant je voudrais souligner quelques bémols : la réaction de l’Autrichien Hannes Swoboda, concernant la montée de l’islamophobie en Europe. Il la voit comme une menace, mais sait-il que la vraie menace ne vient pas de l’islamophobie, mais justement des immigrés musulmans qui ne veulent pas s’intégrer dans nos sociétés et cherchent à remplacer notre culture par la leur ? Quel que soit la zone géographique, Europe ou Moyen-Orient, les chrétiens sont bel et bien menacés, même si ce n’est pas de la même façon.
A Valentin.
Effectivement.Mais tout se passe comme s’il fallait toujours, au moindre effort pour notre foi, notre culture et nos valeurs, “payer rançon”: de plus en plus à l’islam, voire aussi aux jacobins, et bien sûr aux idéologues perdus dans leurs rêves d’équivalence et de réciprocité. Et forte rançon encore…
@ Véronique
Valentin apporte de justes corrections à la “sonnette d’alarme” tirée par l’Autrichien Hannes Swoboda “à l’égard de l’islamophobie grandissante en Europe”. Et vous avez raison de refuser “l’équivalence” entre le christianisme et l’islam.
Mais l’indispensable et pacifiante clarification ne pourra se faire qu’à deux conditions :
1/ que l’on cesse de faire des confusions langagières : la christianophobie, comme la musulmanophobie doivent être très fermement condamnées. L’une et l’autre expriment la haine des PERSONNES croyantes de la chrétienté et de l’islam. Elles sont donc du même type que le racisme et doivent être pareillement traitées. C’est la christianophobie, par exemple, qui conduit aux massacres des chrétiens d’Orient.
Par contre l’islamophobie, comme la christianismophobie sont un droit, celui de critiquer, voire même détester et combattre pacifiquement une RELIGION. Pour les raisons que donne Valentin, l’islamophobie est actuellement compréhensible et JUSTIFIEE en France et en Europe.
2/ que le christianisme accepte enfin d’être lui-même critiqué pour ce qu’il continue de cultiver comme causes de violences commises au nom de Dieu, et que les chrétiens se mobilisent pour s’en débarrasser sans ambiguité de façon très officielle.
@Pierre
JAMAIS les Chrétiens n’accepteront d’abdiquer devant l’Islam conquérant, Cher Pierre; Pas plus que de se faire aveuglément et pacifiquement exterminés; pas plus que de renier la Bravoure de leur ancêtres qui ont su, au péril de leur vie, protéger nos terres Chrétiennes et les descendants que nous sommes, de l’Envahisseur Barbare. Je pensais que vous l’aviez compris, mon ami; Cessez votre combat inutile et néfaste pour l’Eglise Catholique Romaine déjà bien diminuée. Et que Vive Notre Diocèse aux Armées Françaises, malgré les attaques (au sein même de Notre Eglise) que subissent nos aumôniers et nos jeunes soldats Chrétiens.
Amitiés en Christ Frère Pierre, et que Dieu vous éclaire de Sa Sagesse. Amen.