
Le Premier Ministre pakistanais, Syed Yusuf Raza Gilani, a annoncé vendredi dernier la constitution de trois nouveaux ministères fédéraux. L’un d’entre eux, le ministère pour l’Harmonie nationale, comportera six départements. Ils seront notamment chargés de veiller à l’harmonie entre les religions – et, on l’espère, de protéger les minorités chrétiennes au plan politique et législatif, ce qui passerait d’abord, selon moi, par l’abrogation de la loi sur le blasphème –, de gérer la Commission nationale pour les minorités, et de représenter le Pakistan à la sous-commission des Nations Unies sur la Prévention des discriminations et sur la protection des Minorités (plus communément appelée la sous-commission des droits de l’Homme). Ce ministère a été confié à un homme politique catholique, Akram Masih Gill, membre du parti centriste Pakistan Muslim League, qui sera donc ministre fédéral et à portefeuille
On jugera à l’usage…
Daniel Hamiche
Sources : Associated Press of Pakistan, AsiaNews.it
Donc, contrairement aux prévisions pessimistes, voilà recréé le ministère des minorités, sous un autre dénomination, il est vrai, mais avec un programme apparemment identique ( on l’espère!).
Shahbaz Bhatti avait expliqué, lors d’une interview accordée à une journaliste de France 24, qu’il ne visait pas l’abrogation de la loi sur le blasphème, mais sa modification: il voulait en effet obtenir que des preuves soient exigées à l’appui des accusations, sachant pertinemment que ces accusations ne reposaient sur rien dans 99% des cas. C’était là sans doute une première étape, à condition que les témoignages ne soient pas comptés comme des preuves irréfutables!
Paul Bhatti reste conseiller spécial auprès du premier ministre sur la question des minorités religieuses , je crois.
Bon courage à tous deux. Que Dieu les garde!
La sous-commission des Nations Unies sur la Prévention des discriminations et sur la protection des Minorités (sous-commission des droits de l’Homme) n’existe plus depuis plusieurs années. La Commission des droits de l’homme des NU a été remplacée en 2006 par le Conseil des droits de l’homme, et la sous-commission par le Comité consultatif. Ce dernier est composé de 18 experts, tandis qu’au Conseil des droits de l’homme, ce sont les représentants étatiques qui siègent. Un représentant gouvernemental tel qu’un ministre est donc appelé à intervenir au niveau du Conseil des droits de l’homme. Ce Conseil se réunissant à de nombreuses reprises chaque année (à Genève), il serait inhabituel qu’un ministre assure la représentation permanente dans un tel organe.
Frères et soeurs, donnons d’ores et déjà l’absolution à ce pauvre homme Akram M.Gill.