et, ne nous leurrons pas, contre le pape lui-même. Ce sont les estimations de la police. Les organisateurs, eux, annoncent “jusqu’à dix mille” manifestants.
Rassemblées samedi vers 13h00 GMT près de Hyde Park, où le souverain pontife présidera une veillée de prière en fin d’après-midi, ils ont ensuite défilé jusqu’à Downing Street, impasse privée où se trouve la résidence du Premier ministre britannique. On y trouvait pêle-mêle des activistes homosexuels, des partisans de l’ordination des femmes et des laïcistes.
“L’opposition [sic] du pape aux préservatifs tue”, “Chef de la plus grande bande d’abuseurs d’enfants”, pouvait-on lire sur les pancartes des manifestants, qui étaient nombreux à porter de fausses mitres. Barbara Dorris, une Américaine, est venue dénoncer les sévices sexuels commis par des membres du clergé. “Le pape n’arrête pas de demander pardon mais il n’agit pas”, a-t-elle déclaré à l’AFP, brandissant une photo d’elle, en communiante à l’âge de sept ans, quand elle a été maltraitée par un prêtre… Sauf que, même Libération titrait le 14 mai dernier : “Benoît XVI en croisade contre la pédophilie”… Le problème, c’est que pour certaines personnes, “agir” = “remettre en cause le célibat des prêtres”. Et en effet, dans ce cas, le pape n’est pas prêt d’“agir” ni l’Eglise d’ailleurs…
A propos de la manifestation, le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi, a déclaré lors d’un point de presse : “Je ne suis pas très surpris et je ne suis pas choqué”. “Nous nous y attendions, nous savons qu’il y a des groupes qui critiquent le pape et le Vatican, et ils ont le droit d’exprimer leur désaccord”, a-t-il ajouté. “Comme le pape le dit lui-même, c’est une tradition positive du Royaume-Uni”, a-t-il observé en souriant. Il a également souligné qu’“une grande frange de la population est très heureuse de rencontrer le pape”.
Côme Dubois