Toujours dans Métro de vendredi dernier :
(…) les actes recensés laissent entrevoir une baisse des profanations dans les lieux de culte musulmans et juifs.
Ainsi, entre 2007 et 2009, les dégradations combinées relevées à ces endroits ont même reculé de 3,5 %. “Il est clair que la loupe médiatique s’attarde plus régulièrement sur les actes perpétrés dans les cimetières et lieux de culte juifs et musulmans”, témoignait hier un enquêteur souhaitant conserver l’anonymat.
Remarquez comme effectuer un simple constat passe pour politiquement incorrect. On a l’impression que l’enquêteur en question garde l’anonymat par crainte d’être traité d’antisémite ou d’islamophobe car il s’étonne de l’incroyable différence de traitement politico-médiatique selon que ce sont des cimetières et lieux de culte chrétiens, juifs ou musulmans qui sont attaqués. Explications donnée à cette différence :
“Le ressenti est sans doute différent ; pour les lieux chrétiens, on va davantage parler d’actes à connotations sataniques. Ce sont des dérives que l’on connaît mal, et que l’on ne sait pas trop comment combattre. Pour les lieux juifs et musulmans, les profanations prennent un caractère raciste et antisémite, contre lequel il est plus simple de s’opposer.”
Métro propose également le témoignage d’un ancien profanateur :
Au téléphone, Charles, 29 ans, est très clair. “Je n’ai plus vraiment envie de m’étendre sur cette histoire. J’ai une autre vie à construire aujourd’hui. Les années ont passé et je pense avoir payé ma dette, non seulement vis-à-vis de la société, mais aussi par rapport à mes proches. C’est pour eux que cela a été le plus difficile.” Il y a trois ans, cet étudiant en électronique “de bonne famille” s’est rendu coupable de plusieurs visites nocturnes “mouvementées” dans des cimetières du sud-ouest de la France. “On était un petit groupe très proche. On vivait une sorte de double vie. Poli avec les parents et en cours, mais nos soirées, ce n’était pas trop l’ambiance boîte de nuit.” Durant l’été 2007, Charles et ses amis visitent deux cimetières. Pots de fleurs renversés, dalles brisées, crucifix retournés et inscriptions sataniques apposées en anglais et à la bombe de peinture, sur des pierres tombales. Une trentaine au total. “Le pourquoi reste la question.Il y avait un côté transgressif, l’effet de groupe, mais aussi la recherche d’une certaine esthétique. Ce n’était pas un goût pour les choses sombres, mais pour la beauté et le mystère qu’elles pouvaient représenter. ça a pris du temps à se matérialiser. Je ne me suis pas levé à la fin d’un film de Tim Burton en me disant que j’allais me faire un cimetière.” Huit mois plustard, Charles est condamné à six mois de prison avec sursis et à une forte amende. Ses amis sont aussi condamnés.“J’ai compris pendant le procès que j’étais un révolté. Contre les miens, contre la société, et contre ce que j’étais. Aujourd’hui, tout cela est loin derrière.”
On peut s’interroger sur l’opportunité de cultiver ce goût pour “la beauté et le mystère” des “choses sombres” comme le fait ouvertement et chaque année le Hellfest…
Côme Dubois