
Le 1er aout 2010, quelques 2500 personnes étaient présentes à la messe célébrée par Mgr Coutts, évêque de Faisalabad, en hommage aux victimes des violences anti-chrétiennes qui avaient touché le village de Gojra (Punjab) en août 2009. Ces violences avaient pour origine des accusations de blasphème. Quatre églises avaient été endommagées et plus de 600 personnes déplacées. Sept chrétiens avaient été brûlés vifs, dont Moosa, petit garçon de 5 ans.
Mgr Coutts a solennellement allumé des bougies pour commémorer chacune des victimes. « Nous voulons la paix et des lois équitables » a affirmé le père Khalid Rashid Asi, vicaire général, au cours de l’homélie qu’il a prononcée. «Nous ne sommes pas là pour protester, mais pour renforcer notre foi» a-t-il encore exprimé.
A l’occasion de ce triste anniversaire, Amaan Ullah, officier du coordination du district de Toba Tek Singh (Punjab) a admis officiellement que les forces de l’ordre avaient failli à leur mission de protection des citoyens. Il a précisé que les réponses de la police à la crise n’avaient pas été adéquates.
« L’officier a admis que ce qui est arrivé à Gojra est un échec pour les forces de l’ordre. La police avait effectivement reçu suffisamment de rapports pour percevoir que ce qui ce passait à Gojra pouvait conduire à de sérieuses manifestations de violence » a expliqué Mgr Coutts. C’est la première fois qu’une telle affirmation est faite publiquement, bien qu’une enquête ait déjà prouvé la défaillance de la police durant l’affaire de Gojra.
Plusieurs chefs musulmans étaient présents à cette célébration. Ils ont déploré ces vagues de violence. L’un d’entre eux, Pir Israr Bahar Shah a qualifié ces attaques de « non-islamiques » et a exprimé sa solidarité avec la communauté chrétienne.
« C’est un profond soulagement, a continué Mgr Coutts, tout le monde est resté très calme et tout s’est très bien passé ». Les mesures de sécurité avaient néanmoins été prises par les autorités.
Les victimes des violence de Gojra ont redemandé au gouvernement des fonds pour rebâtir certaines infrastructures et habitations toujours en ruine.
Côme Dubois (source : l’Aide à l’Eglise en détresse)