Rao Abdur Raheem est l’avocat des musulmans et de l’imam qui ont dénoncé à la police le 17 août dernier le soi-disant « blasphème » de Rimsha Masih, mineure, illettrée et handicapée mentale qui aurait brûlé et jeté à la poubelle des pages d’une brochure contenant des citations du coran. La tourbe musulmane avait été appelée par ses (ir)responsables religieux à la brûler vive. Elle a échappé à cette mort atroce en étant placée en détention provisoire dans un centre d’internement pour mineurs. L’infortunée fillette est, évidemment terrorisée de ce qui lui arrive et auquel elle ne comprend rien. Comme je l’ai écrit, l’audience de son procès qui devait se tenir hier, et qui ne portait que sur sa possible remise en liberté contre une caution, a été repoussée par le juge de première instance à demain : l’avocat des accusateurs récuse le rapport des médecins qui ont examiné Rimsha pour déterminer son âge – en l’absence d’état civil, les parents soutiennent qu’elle a 11 ans, la commission médicale a déclaré que son âge était « d’environ 14 ans » – et ses capacités intellectuelles – on la dit trisomique, mais, sans se prononcer sur cette pathologie, les médecins ont reconnu qu’elle était une attardée dont l’âge mental correspondrait à celui d’un enfant de 8 ou 9 ans. Ce que ses accusateurs ont parfaitement compris, c’est que si Rimsha est une attardée mentale elle est irresponsable de ses actes et ne saurait donc être jugée, et quand bien même elle serait jugée responsable son jeune âge la renverrait devant une juridiction pour mineurs où les peines sont moins sévères que pour les adultes. L’avocat des accusateurs ne veut pas entendre parler de cela, pour lui, « la fille est coupable ». Point barre. Il a contesté, par des arguties de procédure, le rapport de la commission médicale au motif qu’elle n’a pas été sollicitée par le tribunal : « Le rapport médical sur Rimsha est illégal, il a été ordonné par des fonctionnaires et non par la cour, et il a outrepassé ses attributions de ne déterminer que l’âge ». Le président a flanché. Il sait d’ailleurs le sort qui est réservé aux juges qui auraient l’idée saugrenue d’acquitter des chrétiens accusés – à tort – de « blasphème ». Arif Iqbal Bhatti, juge à la Haute cour de Lahore fut abattu dans le bâtiment du tribunal des référés en 1997 pour avoir acquitté deux frères chrétiens, Salamat Masih et Rehmat Masih, accusés faussement de « blasphème ». C’est pourquoi tant d’accusés de « blasphème » au Pakistan croupissent des mois et des années en prison (voyez le cas emblématique d’Asia Bibi), car les juges ont la trouille. L’avocat Rao Abdur Raheem n’hésite pas à faire de ce cas pourtant transparent, une affaire d’État. En effet, sous la pression internationale et celle des organisations de chrétiens et de défenseurs des droits de l’homme au Pakistan, même le Président s’est déclaré préoccupé par l’affaire. Rao Abdur Raheem a donc dénoncé le soutien de l’État à la fillette chrétienne. Il sait par avance, que le procès pourrait être “dépaysé” ou passer à une juridiction supérieure. Dans ce dernier cas, a-t-il déclaré, « si l’État passait outre [aux décisions du] tribunal, alors Dieu trouvera quelqu’un qui fera le travail ». C’est une menace de mort non dissimulée, tant pour la fillette que pour le juge… Voilà où nous en sommes aujourd’hui. Chacun comprendra que l’abolition de la « loi sur le blasphème » au Pakistan est d’une urgence et d’une importance primordiales.
D.H.
Source : Open Doors (courriel de ce matin à 7 h, non encore en ligne sur le site)
pourquoi l’avocat de la fillette n’est-il pas arrêté pour menaces de mort, c’est ce qui aurait lieu en France;les chrétiens se cantonnent à une attitude défensive devant des fanatiques qui ne plient que devant la force c’est leur arrêt de mort
Vous vouliez dire l’avocat des islamistes, qui représente l’accusation dans ces procès inique. En France, un avocat osant proférer des menaces de mort, même allusivement, se retrouverait inculpé, voire radié du barreau. Mais nous sommes au Pakistan cher lecteur (ou lectrice)…