Saluée par la critique “gothique” et sataniste, l’artiste suédoise Anna von Hausswolf est censée se produire le 7 décembre prochain à l’église Saint-Clément de Nantes, la veille de la fête de l’Immaculée Conception, et ce bien que ses titres, pochettes d’albums et clips tiennent bien plus de la messe noire que d’autre chose.
Mise à jour 6/12 21h : concert déplacé à Notre Dame de Bon Port, autre eglise de Nantes, après accord du curé de Nantes centre et vicaire général Sébastien de Groulard.
Sa programmation doit ensuite la conduire à l’église Saint-Eustache à Paris le 9 décembre prochain, puis à la Stevenskerk au coeur de Nimégue (Pays-Bas) le 11 décembre, puis à l’église des Dominicains à Bruxelles le 13 décembre – cette église néogothique (encore) est la principale église de l’ordre des Dominicains à Bruxelles, puis chez elle en Suède dans l’église Gustavs Adolf de Helsingborg le 18 décembre.
Les divers curés et religieux qui ont accepté que leurs églises accueillent cette profanation sous couvert de protéger les arts ou de faire connaître leurs orgues auraient du lire ce que les amateurs de musique satanique pensent d’Anna von Hausswolf : “la photo de la pochette, digne des meilleurs films d’horreur, aurait dû nous mettre la puce à l’oreille. Nous aurions dû fuir cette jeune fille exposée sur un fond rouge sang qui semble possédée […] Il faudra bien sûr faire quelques concessions avant d’accepter les tortures mentales de Dead Magic, mais une fois que nous serons habitués aux ténèbres nous ne pourrons alors que vénérer les harmonies sataniques de la grande prêtresse Anna von Hausswolff”.
Ce n’est du reste pas la première fois que la programmation culturelle de Saint-Eustache ne semble guère s’accorder avec le caractère sacré du lieu. En juin 2021, l’artiste – ouvertement homosexuel – Eddy de Pretto s’était produit dans cette église, et le premier titre qu’il avait chanté, “à quoi bon?” était dédié aux liens incompatibles entre homosexualité et religion; parmi les paroles, il y a notamment cette strophe qui s’attaque à la Bible : je crois que je n’suis pas prêt pour obéir à ta Bible / Je sais ce qui te plaît, je crois que je n’ai pas lu les bons livres”
Certains fidèles s’en étaient émus à postériori, et tandis que curé et archevêque de Paris – désormais démissionnaire – gardaient un silence gêné, l’artiste traitait ses détracteurs de “homophobes, royalistes, anarchistes d’extrême-droite” sur les réseaux sociaux.